Retraites et au-delà : changer les règles, s’organiser à la base, poser la question du pouvoir

Actus, analyses, actions…

vendredi 5 mai 2023, par Auteurs divers.

Manifs, émeutes, casserolades, blocages…, le pouvoir encaisse mais tient, on s’épuisera avant lui, il a de quoi tenir. Il faudrait plutôt arriver à impacter vraiment et durablement l’Economie, à frapper fort là où ça fait mal.
Quelques réflexions, puis des actus.

La 2e tentative de RIP pour faire annuler la « réforme » retraites a été barrée direct par le conseil constitutionnel, ouf, ça évite de s’enliser dans les méandres institutionnels qui ne mènent à rien, ça dissipe les illusions persistantes qu’on serait en démocratie, et ça évite de perdre du temps à des récoltes de signatures pour nourrir une procédure qui de toute façon est soigneusement calibrée pour ne pas aboutir.

Les dévastations sociales, écologiques et climatiques portées par l’Etat-capitalisme et le gouvernement avancent plus loin et plus vite que les résistances, alors obligé de passer d’autres étapes, de sortir du cadre et de viser une forme d’insurrection générale.Retraites et au-délà : changer les règles, s’organiser à la base, poser la question du pouvoir

Impasse et dépassement dans les luttes actuelles

 Impasse et dépassement dans les luttes actuelles – Quelques réflexions autour du mouvement contre la loi sur les retraites, ses forces et ses faiblesses
Comme toutes les luttes revendicatives, légitimes et nécessaires , celle qui mobilise contre la loi sur les retraites, reste une lutte défensive des « conquis » qui, paradoxalement, si elle aboutit, arriverait à confirmer le statut quo d’une retraite à 62 ans qui était déjà un recul par rapport à la retraite à 60 ans. S’enfermer dans une logique comptable de nos vies, c’est masquer les questions sous-jacentes à l’objet des retraites, le travail et le salariat.
(…)
Face au déni de démocratie permanent imposé par ce gouvernement, les feux de poubelles ne sont rien à côté des illusions qui partent en fumée, pour celleux qui pouvaient encore nourrir quelque espoir dans nos institutions ou dans la pratique du vote utile.
La volonté politique de vouloir nous faire payer le droit de vieillir est bien l’expression de la dictature de l’économie sur nos vies, qu’il nous faut monnayer et marchander en permanence par l’asservissement au travail.
(…)

Le mouvement contre l’allongement de la durée du travail est bien une remise en cause de la valeur travail

Le mouvement contre l’allongement de la durée du travail est bien une remise en cause de la valeur travail, comme les protestations contre les violences policières et l’usage du 49.3 dénoncent un système globalement répressif.
La confiance du mouvement social se construit avec la capacité d’obtenir des résultats et de ne pas être mis systématiquement en échec. Les manifs ritualisées renforcent le sentiment d’impuissance, et donc le défaitisme. Aujourd’hui la diversification des modes d’action (grèves, blocages, occupations, manifs traditionnelles et sauvages) permet d’exercer une pression continue sur le pouvoir, mais visiblement pas suffisante.
(…)
Les classes moyennes, quant à elles, sont partagées entre le désir de changement et le pouvoir d’achat, lui-même remis en question par l’inflation et le blocage des salaires. Cette revendication du pouvoir d’achat, bien que légitime, ne doit pas faire oublier le manque de pouvoir d’agir, le manque de sens au travail, la soumission au lien de subordination et au chantage à l’emploi. L’illusion du bonheur consumériste vient également se heurter à la question écologique (pollution, pillage des ressources naturelles…). La classe moyenne se retrouve ainsi prise dans une contradiction entre ses revendications en tant que consommatrice et ses revendications en tant que citoyenne.
(…)
La paupérisation d’une partie de la population creuse les inégalités entre celleux qui n’ont pas ou plus accès aux biens essentiels et celleux qui défendent le mythe du bonheur par l’ascension sociale. La pauvreté matérielle des exclus du système de consommation fait écho à la pauvreté d’une vie où il faut vendre son temps pour la gagner, avec ce que cela implique de souffrance au travail, difficilement compensée par un accès aux loisirs consommables. Ce qui pose la question : de quoi sommes nous riches et de quoi sommes nous pauvres ?
(…)
C’est la réappropriation par le peuple de sa parole politique qui éclipsera le vacarme des discours politiciens envahissant l’espace médiatique jusqu’à le rendre inaudible.
(…)Retraites et au-délà : changer les règles, s’organiser à la base, poser la question du pouvoir

https://ricochets.cc/Pas-question-de-ceder-a-la-resignation-continuons-a-nous-organiser-a-la-base.html

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.