Nantes : La convergence des luttes se construit !

La situation sociale à Nantes est est marquée par une dynamique de convergence des luttes. Multiforme, elle associe différentes composantes du mouvement social – Unions départementales CGT et Solidaires, Confédération paysanne, Droit au logement ou Gasprom, habitant.es de la Zad, autonomes – qui parviennent à discuter ensemble et souvent à coordonner leurs actions.

Les prémisses ont eu lieu au sein du collectif nantais «  On bloque tout  »  [1] et auquel ont participé des habitant.es de la Zad. Ces derniers ont ensuite fait d’autres pas en allant soutenir des piquets de grève, devant l’aéroport de Nantes Atlantique ou à la raffinerie de Donges. Cette solidarité prend aujourd’hui des formes plus organisées, avec la création d’un «  réseau de ravitaillement des luttes  » qui apporte des repas devant les entreprises en grèves.

En réponse s’est constitué un Collectif syndical contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes  [2], associant des syndicalistes de la CGT – avec le syndicat du site aéroportuaire  [3] et les syndicats de Vinci – de Solidaires et de la CNT. Ce collectif a affirmé dès sa naissance sa solidarité avec les habitant.es de la Zad et son refus de toutes les expulsions.

Des gestes communs et symboliques

Le 1er mai 2017 à Nantes, le Collectif syndical a appelé à participer à la manifestation. Derrière sa banderole ont défilé mille personnes sur les six mille que comptait la manifestation. Un cortège joyeux, dynamique et coloré, qui a surpris l’Union départementale CGT qui craignit de voir sa manifestation se finir en affrontements avec la police. Depuis, l’UD CGT participe officiellement, avec Solidaires, au Comité d’action nantais (CAN), lieu de discussion informel qui associe des syndicalistes, des associatifs, des habitant.es de la Zad et des autonomes, et permet aux uns et aux autres de se parler.

Pendant le mouvement contre la loi Travail XXL, les manifestations n’ont pas dégénéré en affrontements minoritaires, par contre elles se terminaient par des «  gestes  » communs et symboliques  : murer la permanence de François de Rugy, construire place de la préfecture une maison du peuple…

Construction de la cabane de la maison du peuple. (c) Valk

Le 31 mars 2018, une autre expression de cette convergence des luttes, s’est concrétisée par une manifestation contre toutes les expulsions, à laquelle ont participé 2 000 personnes, dont un bon nombre de migrant.es, et d’habitant.es de la Zad, sur le thème «  Non à toutes les expulsions  ».

Le 14 avril 2018, deux manifestations risquaient de se télescoper. La première autour des revendications étudiantes et syndicales, l’autre en soutien à la Zad. Les débats au sein du CAN ont permis d’articuler ces deux initiatives de façon acceptable pour tous. Aussi, même si la situation est loin d’être parfaite, l’émergence de lieux où les différentes composantes du mouvement social peuvent se parler, ouvre des perspectives pour le développement des luttes sur Nantes.

Jacques Dubart (AL Nantes)

 

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