CHERCHEZ L’ERREUR !

Posté par 2ccr le 24 février 2016

Les élections, ils ne pensent qu’à ça. Peu importe que leur bilan pour la classe ouvrière soit catastrophique : huit millions de pauvres, trois millions de précaires, trois millions de temps partiels, près de dix millions de chômeurs, et des salaires de misère pour la majorité des salariés. Ajouter à cela, la casse du code du travail, la mise en liberté surveillée de l’ensemble de la population …, et à croire que les français en redemandent, car si l’on en croit les derniers sondages, pour 2017 nous aurions le choix final entre trois programmes de droite : les Républicains, le PS et le FN ! C’est apparemment la seule perspective que nous offre ce système savamment préparé depuis plus de 30 ans : l’illusion du pluralisme est parfaite … les trois sont d’accord sur le principal : briser les dernières protections sociales et servir la soupe au Medef !

Et pourtant, la France n’a jamais été aussi riche, elle figure même au 4e rang mondial des millionnaires. La richesse en France a explosé, les patrons du CAC 40 gagnent en moyenne 200 fois le Smic, 5 % de la population possèdent plus de 50 % du patrimoine, et les 10 plus grosses fortunes possèdent à elles seules 15 millions d’années de Smic. Les 100 Français les plus riches se partagent, sans rien faire, plus de 3 milliards d’euros, juste sur les revenus de leur capital, c’est-à-dire, de quoi créer plusieurs centaines de milliers de postes dans la fonction publique ! Et au lieu de cela, l’on distribue sans aucune contrepartie des milliards au grand patronat. Mais que ces milliards le soit au nom du pacte de responsabilité, du CICE ou de toute autre disposition, force est de constater qu’ils ne créent aucun emploi! Par contre, des sommes exorbitantes disparaissent dans les paradis fiscaux… cherchez l’erreur !

Pour créer de l’emploi la solution n’est pas d’alléger les charges des entreprises, qui ne sont d’ailleurs que des cotisations sociales, mais au contraire il faut instaurer un impôt sur les sociétés indexé sur le nombre de chômeurs. Plus le nombre de chômeurs augmente, plus l’impôt augmente, le nombre de chômeurs diminue, l’impôt diminue et si le chômage disparaît, l’impôt disparaît ! Il faut que le Medef et le patronat n’ait aucun intérêt à ce qu’il y ait du chômage… Il est peut-être grand temps de réfléchir différemment, les vieilles recettes qui consistent à diminuer le nombre de fonctionnaires et à distribuer sans compter de l’argent aux entreprises privées est un fiasco, alors à quoi cela sert-il de s’entêter dans cette direction si ce n’est pour le bénéfice d’une poignée d’individus ?

Dans notre pays, cinquième puissance du monde, Hollande-Valls et Macron ont tiré un trait sur la retraite à 60 ans et leur prochain grand objectif de régression sociale est la casse des 35H ! Ce qui est grave c’est que les français votent pour ceux qui les oppriment, car ces gens-là, malheureusement, sont élus par les plus pauvres pour favoriser les plus riches ! Et pendant ce temps, le chômage, les suicides, la précarité, les accidents et les maladies professionnelles augmentent. Chaque année en France, se sont 500 accidents mortels, 4500 handicapés, 700 suicides, 650 000 accidents avec arrêts de travail et 150 000 accidents cardiaques et vasculaires directement liés au travail… et l’on nous dit qu’il faut alléger le code du travail car il est trop contraignant ! … cherchez l’erreur !

Comme son prédécesseur, Hollande crée la pénurie dans les administrations, afin d’asphyxier les différents services pour justifier leur privatisation. Pourtant, chacun sait que les services privés sont plus coûteux que les services publics car il faut dégager de l’argent pour rémunérer les actionnaires, et cette rémunération coûte de plus en plus cher. Mais cela n’a rien à voir avec l’économie ou la crise, c’est seulement un choix idéologique, un choix de préférence de classe. D’ailleurs rappelez-vous en 2008, l’on a préféré donner des milliards aux banques plutôt qu’aux salaires et à l’emploi, mesure qui a entraîné, et aggravé la crise de la dette. Et une anecdote parmi d’autre : le financement par l’Etat de la recherche privée coute plus cher que le financement du CNRS, qui est lui un organisme de recherche public ! … cherchez l’erreur !

Chaque jour, le monde du travail subit des attaques, aux travers de petites ordonnances et de lois scélérates qui passent inaperçues, on enlève des droits, des indemnités, désorganise les durées du travail, casse un peu plus la protection sociale, la retraite, la santé. L’on détruit notre système éducatif dans l’indifférence quasi générale. La durée du temps de travail et la flexibilité reviennent à l’ordre du jour, alors qu’il faudrait que le travail disponible soit réparti entre tous les ouvriers existants, et c’est cette répartition qui devrait déterminer la longueur de la semaine de travail. A quoi bon augmenter la durée du travail de ceux qui ont un emploi si des millions de personnes restent au chômage, à quoi bon reculer l’âge de la retraite si des millions de jeunes sont exclus du marché du travail : ce n’est pas travailler plus qu’il faut : mais travailler tous !

Dans notre pays où la colère devrait être dirigée contre ceux qui nous exploitent, nous oppriment et nous méprisent, et bien au contraire, cette colère désigne le pauvre, l’étranger, le précaire, bref le modeste. Dans notre pays où les indignés devraient rassembler des millions de personnes, dans notre pays où, lors des élections, les partis institutionnels ne devraient avoir que des miettes, et bien dans notre pays le français a admis que les politiques font partie d’une classe supérieure, et qu’ils font du mieux qu’il peuvent face à la conjoncture internationale, à la canicule ou aux intempéries. Le français est convaincu qu’il est aussi heureux qu’il soit possible de l’être… et tout est fait pour le maintenir dans cette béatitude !

« Je suis pessimiste par l’intelligence mais optimiste par la volonté »… Antonio Gramsci

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