« Dimanche 9 janvier 2022, à 10h30, je me suis fait vacciner et je pleure »

paru dans lundimatin#321, le 10 janvier 2022 Appel à dons

Reçu en pleine nuit alors que nous bouclions l’édition de la semaine, ce témoignage anonyme nous a interpelé. Lorsque l’on débat du vaccin, que l’on soit pour ou contre également, toute la discussion repose sur un plan argumentatif. A-t-on raison ou tort de se faire vacciner ? Le vaccin est-il vraiment efficace ? Est-ce par égoïsme que certains le refusent ? Le rapport bénéfice-risque est-il bien positif et pour qui ? Etc. On raisonne, on calcule, on mesure, à tort ou à raison.
Mais n’y aurait-il pas des refus qui soient leur propre principe et échappent justement à toute rationalisation, qu’elle soit scientifique ou ésotérique ? Et s’il y avait des résistances purement sensibles et intimes qui n’appelaient aucun commentaire, seulement qu’on les entende ?

Après m’avoir infantilisée, accusée, stigmatisée, humiliée, insultée, vous m’avez cassée.

Je n’ai rien contre ce vaccin. C’est sans doute un des outils contre le virus, mais pas la clef de voute d’une non-stratégie sanitaire libérale. Vous en avez fait l’étendard dévoyé de votre politique autoritaire.
A 40 ans et en bonne santé, pour pouvoir travailler, m’occuper de mes enfants et mener un ersatz de vie sociale, vous me confisquez ma liberté. Vous m’imposez la vaccination tout en cassant l’hôpital public méthodiquement, en refusant l’ouverture des brevets, en acceptant l’augmentation du prix du vaccin en pleine campagne vaccinale, et en méprisant systématiquement les voies discordantes comme la parole du peuple.

Vous avez semé la peur, le soupçon et la division pour asseoir votre autorité.
Vous nous avez manipulé et dressé les uns contre les autres pour servir vos intérêts.
Vous nous avez contraint au silence et à la sidération en nous intimidant par la force.
Vous avez détruit ce qui pouvait nous rassembler, notre bien commun, en le dépouillant de son sens.

Je ne suis pas une sous citoyenne ou une irresponsable de la République. NON. Je suis une femme libre, responsable et engagée que vous avez soumis par autorité.

Ce vaccin était devenu le symbole d’une résistance encore possible, et par la même d’une brèche encore ouverte vers autre chose.

Je suis une femme libre et c’est la première fois de ma vie que je suis contrainte, que je dois faire ce que je ne veux pas, que je me plie, que je trahie une partie de ce que je suis.

Vous me cassez dans ce que j’ai de plus intime : mon intégrité même. Vous violez mon consentement. Votre idéologie perverse asservie mon corps et discrédite mes pensées. Je suis devenue l’instrument malheureux de votre système malade, décadent et moribond.
J’ai honte.

C’est la petite mort. Mourir à soi-même sous l’oppression de la bien-pensance bourgeoise. Vous m’avez mise à genoux. Moi, mes espoirs et mes convictions. Vous m’avez forcé à renoncer à ce qui me semblait juste. Vous avez sali ce que je suis et ce qui fait de moi un être libre et fière.
Je vous hais.

De la haine jaillit la colère froide et la violence, celle-la même que vous avez engendrée.
Mais sachez que la colère arme les consciences, et que malgré le bruit des bottes, on ne maintient pas longtemps un peuple à genoux.
Photo : Bernard Chevalier

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