“COMME UNE RIVIÈRE BLEU”

lundi 2 avril 2018
par  Tomas Ibanez

Michèle Audin , sera présente à la Librairie Syllabes (14 rue du Mandarous, à Millau) le mercredi 11 avril de 16 heures à 18 heures pour y présenter son dernier roman « Comme une rivière bleue ».

Férue de la Commune de Paris de 1871, elle propose dans son livre une lecture originale de cet évènement révolutionnaire.
« Personne ne se souvient de leurs noms, mais je vais vous dire un ou deux mots de cette passementière qui toute sa courte vie souffrit tellement des dents, de ce marchand de produits chimiques de Saint-Paul que seules de grandes quantités de vin rouge consolaient, de ce menuisier qui sculptait de petits jouets en bois pour l’enfant qu’il attendait, de ce cordonnier qui se souvenait de ce geste touchant, sa femme relevant ses cheveux, elle était morte pendant le siège, de cette tourneuse qui aurait voulu être institutrice, de cette brocheuse qui avait un carnet dans lequel elle notait ce qu’elle faisait ou pensait… »
Une petite foule de personnages, vivent, aiment, espèrent, travaillent, écrivent, se battent, enfermés dans Paris, pendant les soixante-douze jours qu’a duré la Commune. Comme une rivière bleue est leur histoire, vécue nuit et jour, à travers les fêtes, les concerts, les débats fiévreux, à l’Hôtel de Ville, à la barrière d’Enfer, au Château-d’Eau, sur les fortifications, dans ce Paris de 1871 qui est encore le nôtre.
À l’aide de journaux inconnus, de l’état civil et de ses failles, de livres de témoins, le roman de Michèle Audin nous entraîne dans la ville assiégée, derrière quelques-uns des obscurs qui fabriquent cette « révolution qui passe tranquille et belle comme une rivière bleue ».

L’histoire de ces anonymes, animés par la passion de transformer le monde, d’envisager une nouvelle manière de vivre en commun, en dehors des normes établies, fait écho à notre actualité : la lutte du Larzac, les ZAD de Notre Dame des Landes, de Bure, Nuit debout et ici le collectif contre le transformateur de Saint-Victor.

Michèle Audin est une mathématicienne française, professeur à l’Institut de recherche mathématique avancée (IRMA) de Strasbourg, qui travaille notamment dans le domaine de la géométrie symplectique. Née en 1954, elle est ancienne élève de l’École normale supérieure (Sèvres), et a été cooptée à l’Oulipo en 2009.
Elle est la fille du mathématicien Maurice Audin, mort, sous la torture, en 1957 en Algérie, après avoir été arrêté par les parachutistes du général Massu. Le 1er janvier 2009, elle a refusé la Légion d’honneur, en raison du refus du président de la République, Nicolas Sarkozy, de répondre à une lettre de sa mère à propos de la disparition de son père.
Le même jour, à 20h30, salle du Caylus, à Saint Affrique, Michèle Audin participera à une causerie autour de son livre avant de débattre sur le thème de : « De la Commune de Paris aux mouvements contemporains : une révolution peut-elle être créatrice d’un nouveau fonctionnement collectif ? »

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