La préhistoire de BOB…

De la Mèche de Millau, à la mèche sur le Front…
Il était sympa, il était marrant le petit Robert,
Pourtant il était très loin d’avoir accumulé toutes les connaissances d’un
dictionnaire.
C’est pour ça qu’entre copains d’enfance, pour ne pas le mettre mal à l’aise,
on l’appelait Bob.
Lui c’est plutôt l’inculture qui le caractérisait, mais on le lui pardonnait bien
volontiers, car ce petit pied-noir arrivé en France avec les autres, était
finalement un petit émigré, et n’avait pu, comme on le dit aujourd’hui,
s’intégrer.
Malgré tout il était certain de sa destinée.
Normal, le Bob lui, il sait. D’ailleurs il a toujours su, car lui seul détient la
vérité…
A l’école ce n’était pas ça, et c’est seulement, un lycée à Millau qui a bien
voulu de lui pour finir ses études, études qu’il n’a d’ailleurs pu conclure.
A cette époque-là, sous la houlette de deux « pions » situationnistes, avec des
camarades de sa classe, ils vont faire paraître un journal à quelques 3000
exemplaires qui se vendit fort bien sous le manteau. Ce journal s’appelait La
Mèche (1), un véritable brûlot sur la bourgeoisie locale dénonçant les
turpitudes sociales, qui fit grand bruit dans la capitale plutôt feutrée du gant
(de velours). C’est que le Bob aime bien faire le buzz…
C’est d’ailleurs là que je l’ai croisé pour la première fois. Il était donc
situationniste, puisque ses mentors l’étaient.
Il est comme ça le Bob, c’est un véritable coucou.
Par opportunité il épouse les idées des autres, évidemment lui n’en a aucune
propre, mais à l’écouter !
Puis ce fut son arrivée à Béziers « SA ville » comme il le dit avec outrance,
enfin la ville sur laquelle il tente avec ses nouveaux amis de faire main
basse… Petite filiation avec Bob Denard !!!(2)
C’est en bon anarchiste radical qu’il débarque donc à Béziers, rejoint les
groupes autonomes, et participe à quelques actions dont entre autres le
sabotage des parcmètres, lui qui aujourd’hui demande à « SA Police
Municipale » la plus grande sévérité sur le stationnement. Autres temps,
autres moeurs….
Il y rencontre l’amour auprès d’une Trotskiste et bien sûr le devient à son tour.
De cette union naît un enfant, aujourd’hui musicien, dont il oublie toujours de
nous parler. Autre changement notoire, il devient végétalien et s’adonne à
certains paradis artificiels. C’est le début de sa longue marche vers sa
rédemption, mais il ne le savait pas encore. C’est sûr qu’à cette période il
n’allait pas à la messe. Aujourd’hui avec le retour de la foi dans son esprit
girouette, il nous gratifie de tous les oripeaux chers aux catholiques.
Puis le trotskisme et lui ne faisant pas bon ménage, c’est la séparation avec
son épouse, et en même temps avec cette idéologie. C’est ainsi que tout
naturellement pour lui, il se rapprocha des socialistes biterrois.
Et c’est là que la révélation lui éclate au grand jour :
Il sera journaliste. Bien entendu, comme il sait tout, pas besoin de faire
d’école, il sait écrire lui.
Il devient et cela embarrasse bien les socialistes d’aujourd’hui, rédac chef du
Petit Biterrois l’organe militant de ce parti, une feuille de choux (21X 29,7,
recto verso). Ce qui malgré tout lui permet d’entrer dans le landernau
journalistique.
L’homme a de l’entregent, quand il parle il a tendance à saouler, et bien
souvent on lui donne raison pour pouvoir s’en débarrasser.
C’est à Montpellier avec d’autres journalistes qu’il crée « Reporters sans
frontière » (3), sous couvert de s’occuper des journalistes en difficulté à
travers le monde, cela lui procure d’abord un emploi (président salarié). C’est
que Bob a toujours su prendre soin de ses intérêts. Mais je ne m’étendrai pas
sur ce sujet, tout le monde peut y avoir accès, grâce au livre La face cachée
de reporters sans frontière (4).
D’ailleurs l’ardent pourfendeur des musulmans, lorsque cela l’intéresse
(financièrement bien sûr) est capable de prendre la tête de la « Fondation
Quatari pour la liberté de la presse et des médias ». Il se murmure qu’il aurait
collecté un million d’euros dans cette aventure, ce qui lui aura permis de faire
une campagne électorale municipale (5) à l’abri du besoin et sans demander
« le soutien » d’aucun parti.
Voyant que sa carrière est bouchée au PS, opportunément comme d’habitude,
il quitte la gauche pour se rapprocher de la droite, puis de l’extrême droite, il
va là où il y a de la place !!!! C’est le début de sa danse du ventre avec les
pieds-noirs et les groupes d’extrême droite.
Retour à Béziers avec l’idée plutôt saugrenue d’en devenir le maire, et comme
slogan force, « rendre la fierté aux biterrois, » comme si pour être fier on
l’avait attendu.
Lui, qui a dû passer en tout et pour tout une dizaine d’années dans « SA
Ville », veut la diriger, lui qui a été incapable d’avoir une ligne directrice claire
de sa vie, sauf pour la défense de ses propres intérêts.
Voilà d’où vient cet homme, qui entend régner sur Béziers et que seul 20%
des biterrois environ ont élu. Un incapable, qui a fait de l’outrance et de
l’impertinence une marque de fabrique, un menteur et un affabulateur
patenté, bref un vrai politicien du 21ème siècle, dont on se désolera
longtemps après sa mort de la catastrophe annoncée par son élection.
José Maria Madrona (Béziers, décembre 2016)
(1) Journal domicilié à Toulouse. De 1969 à 1970 au moins trois numéros vont être publiés. Ils
sont consultables sur le site du CRAS :
http://cras31.info/spip.php?article499
(2) Bob Denard (1929 – 2007), militaire puis mercenaire aux services de divers États.
(3) Il en fut le Secrétaire général de 1985 à 2008.
(4) La face cachée de Reporters sans frontières : De la CIA aux faucons du Pentagone de
Maxime Vivas publié en 2007.

  • (5) Élu maire de Béziers en mars 2014.

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