La droite espagnole veut modifier une loi pour pénaliser les montages satiriques sur le net

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Le 10 novembre à 20h35 par Laura Causanillas/lindependant.fr

Voilà typiquement ce qu’est un “meme”, une image satirique. Dans cette illustration Mariano Rajoy, du PP et chef du gouvernement dit “Je suis pour la liberté d’expression”. Une petite voix lui répond “Et moi. “Toi ferme-la” rétorque Rajoy.
Voilà typiquement ce qu’est un “meme”, une image satirique. Dans cette illustration Mariano Rajoy, du PP et chef du gouvernement dit “Je suis pour la liberté d’expression”. Une petite voix lui répond “Et moi. “Toi ferme-la” rétorque Rajoy. PHOTO
/DR

De retour au pouvoir après 11 mois de paralysie politique en Espagne, le Partido Popular (PP) a annoncé vouloir modifier une loi organique de 1983 afin de pénaliser les images caricaturales en ligne sur le web.

Les dirigeants politiques sont les cibles (souvent préférées) des internautes. Des internautes jamais avares de commentaires et de montages satiriques à la moindre de leur sortie. De façon lâche et régulièrement anonyme, certes, mais dont la liberté d’expression se fait la gardienne. Sauf qu’en Espagne, après un an quasiment d’absence du pouvoir, le fraîchement élu “nouveau” gouvernement semble en décider autrement. Le Partido Popular (PP) -de droite- mené par Mariano Rajoy, vient de demander la semaine dernière la révision d’une loi organique de 1983 afin de pénaliser les vidéos et les photographies satiriques circulant sur le web. Chose que le Congrès aura la faveur d’accepter ou non.

Le président Víctor Domingo de l’association de défense d’internautes (ou Plataforma en Defensa de la Libertad de Información – PDLI) , s’en étonne auprès de nos confrères d’El Diario, jugeant la loi limpide et les tribunaux très au fait: “Il existe un code civil et un code pénal qui reconnaissent ce que sont des délits ou des atteintes à l’image et à l’honneur. Il suffit juste d’en référer les juges en cas de doute.” Le gouvernement chercherait-il à avoir la mainmise sur le pouvoir judiciaire? Il n’a pas souhaité s’exprimer auprès de nos confrères.

La question se pose d’autant plus à la lecture des dires de l’avocat de l’association précitée, Sánchez Almeida: “Si la loi prévoit déjà tout, s’il y a déjà une protection faite, au cas où une image de vous circule sur internet sans votre autorisation, les poursuites peuvent se faire au civil comme au pénal. Si une photo est prise de vous, contre votre grès, en plein acte sexuel à votre domicile, c’est forcément un délit. Que veut revoir le PP? Nous l’ignorons.”

Le conflit résiderait subtilement sur le point suivant: “Alors que la loi organique de 1982 protège la captation, la reproduction ou la publication par tout moyen de l’image de personnes exerçant une fonction publique lors d’un événement public ou dans un lieu ouvert au public, la loi sur la sécurité publique l’en empêche” précise l’expert. Le gouvernement Rajoy s’engouffrerait dans la brèche.

Le peuple n’ayant pas la langue dans sa poche et s’exprimant jusqu’à nouvel ordre encore librement, nos confrères d’Equinox magazine dévoilent que “sur Twitter, un hashtag de défense des images satiriques a déjà vu le jour #SinMemesNoHayDemocracia”

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