Article de « Procés Embat: Per la construcció de l’anarquisme social i orgnitzat »

[Processus Embat [bourrasque] : pour la construction de
l’anarchisme social et organisé]

14 novembre 2015 [reçu le 15.11.15, traduit du catalan par Frank

Nous voulons exprimer que :

 Nous déclarons notre refus catégorique de ces attentats et notre solidarité envers les victimes, leurs familles et leurs proches.

 Nous exigeons des gouvernements d’Espagne et de France de cesser de déstabiliser des gouvernements laïcs au Moyen-Orient, d’accorder leurs soutien politiques à la Turquie et aux monarchies du Golfe, de financer et d’armer Al-Qaïda et d’autres bandes salafistes en Syrie et en Irak.

sans_titre.jpg– Nous rappelons à l’opinion publique catalane que les terroristes de Daesh (l’État
islamique), Al-Qaïda et d’autres groupes similaires attaquent tous les jours le monde
islamique en tuant des dizaines de musulmans. Le problème ne
vient pas des musulmans mais du salafisme, qui est un fanatisme religieux.

La première chose à retenir est que l’origine de cet islamisme djihadiste vient de la guerre froide. C’est la politique étrangère du bloc atlantique qui a favorisé la montée de l’islam politique comme moyen de renverser les divers régimes arabes qui étaient alors soit des États «non-alignés» ou soit proches de l’Union soviétique. Dans les années 70 et 80 du XXe siècle on a donné carte blanche aux pays du Golfe pour diffuser leurs idées théocratiques dans toute la région musulmane. Tout était admis pour vaincre l’ennemi de l’Occident.

Depuis lors, les idées salafistes ou takfiristes (secteurs fondamentalistes de l’islam) se sont répandus dans le monde entier, par le biais des pétrodollars de l’Arabie saoudite, du Qatar et des Émirats arabes unis, et des aides indirectes de la politique étrangère nord américaine et de l’Union européenne (en particulier la France) qui préféraient garder des alliés fidèles, bien qu’ils soient en train de répandre des versions de l’islam promouvant la « guerre sainte ».

Il y en en Europe une population musulmane très importante en raison de l’immigration depuis plusieurs décennies. Cependant, elle n’a pas eu beaucoup de possibilités de s’intégrer efficacement dans nos sociétés. Elle a été isolée et enfermée dans des quartiers-ghettos en France ou dans les quartiers les plus pauvres comme en Catalogne. Elle n’a pas été traitée comme un ensemble de travailleurs, mais comme des étrangers qui le seront toujours chez nous. Ce sentiment de déracinement génère précisément en réponse un retour aux racines, une identification aux traditions. La frustration devant le rejet a rejoint la présence croissante de l’islam fondamentaliste propagée par les éléments déjà cités qui financent depuis des décennies les mosquées dont le message est fondamentaliste.
L’intervention désastreuse de l’OTAN en Afghanistan, l’Irak, la Libye et les guerres
ultérieures déclenchées par divers intérêts géopolitiques dont ceux des États-Unis et de l’Europe (guerres en Syrie, en Irak, au Yémen, au Mali), ajoutée à la crise économique en Occident, ont aggravé la situation. L’immigration a été condamnée par les partis de la droite conservatrice européenne tandis que le racisme a augmenté dans la population, ce qui a entraîné une situation propice à la croissance de l’extrême droite.

Cette situation a été mal interprétée par la gauche européenne qui dénonce
l’islamophobie, mais qui, jusqu’à présent, n’a pas condamné les causes originelles. Plusieurs soulèvements populaires laïcs (le Printemps arabe, la révolte des Kabyles d’Algérie, la déclaration d’indépendance des Touaregs du Mali) qui ont éclaté dans le monde islamique au cours des dernières années ont dérivé en révoltes ouvertement islamistes. C’est ainsi qu’il s’est produit une « contre-révolution préventive » pour faire échouer un processus révolutionnaire possible. En toile de fond, on trouve, d’une part, les partis islamiques de plus en plus puissants (qui ne croient pas à la séparation entre la religion et l’État) et, de l’autre, la gauche arabe totalement perdue, présente exclusivement dans les zones industrielles, l’université, des secteurs des armées nationales et les cercles intellectuels de la classe moyenne et supérieure, et qui a laissé à la dérive le monde rural et les quartiers les plus pauvres des villes, les pépinières actuelle de l’islam politique.

La question essentielle est de savoir si l’Europe veut vraiment mettre un terme aux
attentats ? Ou si elle veut s’engager dans une autre guerre ? Si elle désire en finir avec le terrorisme elle doit jeter les bases d’une paix durable dans les territoires qui sont aujourd’hui en guerre. Mais, de plus, il faut rompre une fois pour tous les liens économiques et politiques avec les pays qui ont appuyé le djihadisme, comme c’est le cas de plusieurs pays du Golfe et de la Turquie. Nous rappelons, par exemple, que l’Espagne est en train de construire un train à grande vitesse à la Mecque, et qu’il y aura bientôt une Coupe du Monde au Qatar. Et nous signalons aussi que le contexte dans le Moyen-Orient est qu’il y a une guerre entre deux puissances régionales, l’Iran et l’Arabie Saoudite, qui est en cours en Syrie, en Irak et maintenant au Yémen.

À gauche, si nous voulons en finir avec l’islamophobie et arrêter la montée de
l’extrémisme, nous devons dénoncer tout cet ensemble. Et nous devons, en plus, promouvoir une véritable intégration des immigrants et des réfugiés dans notre société qui puisse les éloigner de tout radicalisme religieux, en dénonçant les lieux de culte qui diffusent ce genre d’idées. Nous n’aimons pas le fondamentalisme chrétien, et nous n’avons pas à accepter le fondamentalisme musulman. Nous ne voulons pas d’imposition de la religion sous le prétexte de la liberté d’expression.

En outre, la gauche a son mot à dire pour appuyer les grands changements qui ont lieu au Moyen-Orient. La cause kurde est stratégique en ce sens, parce qu’elle suppose une alternative laïque et de gauche à l’impasse où se trouve le monde islamique. Mais il y a d’autres grands mouvements en marche comme le Baloutchistan, le peuples amazigh et Touareg, la Somalie et d’autres grands territoires qui luttent pour devenir des sociétés démocratiques, libres et laïques, mais qui ont toujours été ignorés par la gauche européenne.

Enfin, nous ne pouvons pas oublier le dernier facteur qui alimente le conflit religieux :
Israël. Ce pays a provoqué de nombreux massacres contre le peuple palestinien et il est le symbole par excellence de l’injustice et de l’indignité. Le sionisme est aussi une autre forme de suprématie religieuse.

Le djihadisme tout comme le sionisme, le fondamentalisme chrétien et le fascisme
prônent la guerre totale pour la suprématie de leurs idées et de leurs cultes. Ne tombons pas dans leur jeu pervers.

Contre tous les fondamentalismes religieux et la haine extrémiste, pour la fraternité des peuples libres.

Article repris également par la Fédération CGT de l’enseignement de Catalogne.
http://www.cgtcatalunya.cat/spip.php?article11594#.Vkigc7-8-So
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