SOUVERAINISTE OU INTERNATIONALISTE ?

Publié le septembre 21, 2015 par 2ccr

Face aux ravages de la mondialisation et de la construction européenne capitaliste, il n’y a rien d’étonnant à ce que les réponses nationalistes et chauvines reprennent du poil de la bête. À l’heure où les discours chauvins et xénophobes se multiplient, nous réaffirmons notre solidarité internationale avec tous les peuples et les travailleurs…

Il y a chez les défenseurs du souverainisme (d’extrême droite, des marges de la droite et parfois aussi de la gauche) une bonne part de démagogie. Les réponses souverainistes n’apportent aucune solution à la crise et, appliquées dans le cadre du système capitaliste, ne pourraient que l’aggraver.

La plus banale de ces propositions, communément défendue par des secteurs patronaux, consisterait à augmenter les droits de douane aux frontières de l’UE et/ou de la France, notamment face aux produits de pays considérés comme pratiquant un « dumping » social et/ou écologique. C’est la voie qui avait été choisie pendant la grande crise des années 1930. Elle a débouché sur une guerre des tarifs douaniers, préparant et annonçant… la guerre tout court. Les travailleurs n’ont nul intérêt à un tel combat qui les verrait enrôlés, dans chaque pays, derrière leur propre bourgeoisie nationale. La solution se situe à un autre niveau : elle passe par des mesures mettant en cause les profits, le pouvoir et la propriété des grands groupes capitalistes et financiers (à commencer, ici, par ceux d’origine française) qui sont les principaux acteurs de cette mondialisation antisociale et anti-écologique.

Nous ne sommes pas non plus favorables aux demandes de « relocalisation » des productions, qui provoqueraient des vagues de licenciements dans les pays concernés. Autre chose est l’interdiction des délocalisations : il s’agit d’une application du mot d’ordre général d’interdiction des licenciements, face à des opérations de transfert de la production dont le motif unique est d’augmenter les profits. Autre chose encore est la réorganisation générale de la production dans des sociétés enfin débarrassées des lois capitalistes : les critères sociaux, écologiques et aussi internationalistes, de coopération entre les peuples entraîneront un mouvement naturel (et pacifique) de relocalisation des activités économiques.

La même chose peut être dite de la sortie de l’euro et de la remise en place de monnaies nationales. Sous des régimes capitalistes, une telle mesure déboucherait sur une suite de « dévaluations compétitives », autre expression de la guerre économique, dont les classes populaires sont toujours les premières victimes. En revanche, il est évident que tout pays qui s’engagerait dans une rupture anticapitaliste avec les politiques de Merkel, d’ Hollande, de la commission européenne et de la troïka se trouverait obligé de rompre avec la BCE et l’euro – sauf cas très improbable d’un processus simultané dans tous les États centraux de l’UE. Cela explique pourquoi l’ensemble des anticapitalistes grecs défendent aujourd’hui la sortie de l’euro, dans le cadre d’un programme d’urgence, de défense anticapitaliste des travailleurs et de la population.

Notre solidarité internationaliste n’est pas une simple posture morale, elle est une politique visant au rassemblement de notre classe à travers chaque mobilisation, chaque débat, chaque confrontation. Une politique consciente d’une évidence : les frontières nationales n’ont jamais protégé les travailleurs et les classes populaires de quoi que ce soit, elles sont au contraire un carcan. Ici comme au niveau de toute l’Europe s’affrontent deux politiques, celle soumise aux intérêts des groupes financiers et des classes capitalistes et celle défendant les intérêts des travailleurs et des peuples contre la dictature des premiers. Construire l’unité du monde du travail pour son émancipation, c’est faire vivre la solidarité par-delà les frontières.

D’après des articles de Jean-Philippe Divès et Yvan Lemaitre

» Chercher l’erreur : l’argent et les marchandises circulent librement dans un monde où les frontières séparent les hommes. »…C.PAFO

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