Ni surveillés davantage ni précarisés plus : bloquons tout !

Publié le 13 avril 2015 | Maj le 14 avril


De l’urgence d’un mouvement contre les lois sur la surveillance et celles de Macron.

Mardi sera « discutée » au Parlement la loi sur le renseignement. Elle renforce, une nouvelle fois après celle sur le terrorisme de décembre, les dispositifs de répression et de surveillance de la population.
Pendant ce temps-là, la loi Macron est en lecture au Sénat.
Deux lois inacceptables, qui mériteraient à elles seules une insurrection tant leurs conséquences sont graves. Flicage légalisé des acteurs des mouvements sociaux et, in fine, de l’ensemble de la population. Démembrement continu des acquis d’innombrables luttes des XIXe et XXe siècles (travail du dimanche, prudhommes, accords salariés / patrons par branches, travail des handicapé·e·s…).

Face à ces deux énormes régressions, que nous propose-t-on ? De nous satisfaire du succès d’une journée de mobilisation sans lendemain et rebaptisée par les directions syndicales « contre l’austérité » (on peut difficilement faire plus creux) et d’un lobbying mené par les « acteurs du numérique », qui souhaitent surtout discuter entre personnes raisonnables de la manière dont sera fliquée la population, pourvu que ça ne nuise pas aux intérêts du commerce [1].

Asphyxiés par la logorrhée libérale distillée en continu par les grands médias, de TF1 à la presse quotidienne régionale en passant par Rue89 ou Libération, eux-mêmes regonflés à bloc par l’unanimité post-attentats de Charlie, tout le monde devrait courber l’échine. Sauf que… Sauf qu’on était grave plein dans la rue jeudi… Sauf que les lois, beaucoup les ont lues. Et que ça ne passe pas. Et qu’on sait que derrière, le rouleau-compresseur Valls-Macron-Medef est là. Le même rouleau-compresseur passé sur le corps de Rémi Fraisse au Testet. Le même rouleau-compresseur passé sur les dernières libertés publiques et Edward Snowden.
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Il est urgent de clamer que nous ne voulons être ni précarisés encore plus, ni surveillés davantage. C’est à nous de déclarer stop. Il n’y aura pas de mots d’ordre syndicaux, ni de joli site indigné contre la surveillance pour faire face à ces enjeux. Et ce n’est pas le morcellement des luttes et le recours à la communication indignée qui sera à la hauteur.
Face à Hollande, Valls, Macron, Cazeneuve et leur clique, on n’a pas le choix. C’est dès aujourd’hui que les lycées et les facs doivent se bloquer, que les entreprises doivent être occupées. Sinon, on aura au mieux Sarkozy, au pire Le Pen et sa petite entreprise familiale de haine et de régressions sociales.

Face à un gouvernement qui n’a d’autre réponse à la pression des actionnaires que la précarisation et la surveillance de la population, il n’y a que la rue qui peut s’opposer.

Contre les lois Macron et Rebsamen qui font de la destruction d’acquis sociaux la dernière mode, contre la loi sur le renseignement qui entend surveiller tous ceux qui s’y opposeraient, une seule solution : bloquons tout ce que nous pouvons. Maintenant. Avec nos collègues, nos camarades, nos potes, tous ceux et toutes celles auxquels on tient. Et dont on espère qu’ils ne seront jamais ni précarisés plus, ni fliqués davantage. Basta. Maintenant.
Notes

1] Témoin, [ce débat-événement éloquent tenu, jeudi 9 avril, par les acteurs autoproclamés de la lutte contre la surveillance dans des locaux sponsorisés par Orange et Google. L’un étant le champion du management à la dure et du suicide en entreprise, en plus d’être un acteur important du Big data, l’autre le leader de la surveillance globale et des projets orwelliens et dystopiques

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