Sens dessus dessous

Mouvement contre la réforme des retraites, canalisations et débordement

paru dans lundimatin#371, le 20 février 2023

Si le mouvement contre la réforme des retraites fait masse dans la rue et l’opinion, force est de constater qu’il est encore loin de constituer une menace suffisante pour faire reculer le gouvernement (et accessoirement porter au-delà). Peu de souffle et d’énergie, les cortèges apparaissent las. Dans les assemblées, sur les blocages et les piquets de grève, ça semble un peu patiner. La semaine dernière, nous publiions Pour ceux qui bougent en 2023 : 2016 dans le retroviseur – La véritable histoire du Cortège de Tête. D’anciens participants au MILI (Mouvement Inter Luttes Indépendant) et leurs amis racontaient rétrospectivement ce qui selon eux avait pu permettre en 2016, le dépassement des vieilles formes de protestation, leur sclérose et leur impuissance. Avant d’imaginer comment rouvrir les robinets pour que ça déborde, ils proposent cette semaine d’examiner les canalisations : le mythe de la démocratie et du bon peuple, le spectacle de ses représentants et l’absence d’un rapport sain au travail, soit son refus.

À défaut d’avoir mis la France à l’envers (tout juste une voiture, c’était rue des Boulets), le (non-)mouvement contre la réforme des retraites a retourné quelques convictions, peut-être aussi quelques cerveaux. À première vue c’est à n’y rien comprendre. Rembobinons : cinq ans plus tôt, « on » constatait l’apparente perte de contrôle des syndicats sur leur propre folklore (le 1er mai lui-même leur échappait), un an plus tard on se demandait, avec gravité, si l’Élysée pouvait être pris d’assaut (en gilet de sécurité), voire s’il était légitime de mobiliser des blindés pour l’empêcher. Deux ans après encore, on se questionnait en long, en large et en podcasts, sur le monde d’après, à quel point il serait si fliqué ou si différent. Aujourd’hui, hiver 2023, « on » se réjouit de voir fleurir les poussettes en manifs, on se demande si un porte-parole syndical ne ferait pas un bon président, on écoute l’un de ses collègues féliciter le préfet de police, on ose comparer l’assemblée nationale à une zone à défendre. Les Gilets Jaunes sont portés disparus, ou plutôt dissous dans un nouveau sujet éditorial, la « France des sous-préfectures », voire celle « des barbecues ». L’« ultra-gauche » se révèle plus indétectable qu’un ballon chinois, seule la presse régionale croit voir encore sa main derrière les actions les plus insignifiantes.

DÉMOCRATIE

« Ce qu’on fait c’est un exercice grandeur nature de la démocratie. »
Laurent B.

S’il y a bien un fait remarquable dans ce début de mouvement, disons dans cette succession de grands raouts syndicaux, c’est la masse. Ou plutôt le nombre, puisque pour faire masse, encore faut-il peser.

“On l’a fait !”, le million, puis les deux millions. Plus que lors du précédent mouvement des retraites. Un chiffre qui rassure, comme s’il suivait un traumatisme, comme s’il fallait prouver qu’on puisse encore faire société – après qu’elle fut menacée, celle-ci, par la plèbe, puis par une pandémie. Un chiffre qui est appuyé par un autre, celui des signataires de la grande pétition, et encore par un autre, le pourcentage des français opposés à la réforme, voire favorables au blocage du pays. Face à ces gros-gros chiffres, le gouvernement devrait s’incliner, ou tout du moins ouvrir le dialogue avec la rue, pardon avec ses représentants, en fait avec les leaders syndicaux. Ce serait une victoire pour nos droits sociaux, mais plus encore pour la démocratie.

Vu la manière dont cette protestation est menée, on peut se demander s’il ne s’agit pas moins d’un mouvement contre les retraites que pour la démocratie. Après avoir été écrasés, les corps intermédiaires réclament leurs droits. « La vraie démocratie, elle est ici. ».

Voici en résumé l’argumentaire déployé par Laurent Berger : « Quand il y a autant de monde qui manifeste son opposition » le pouvoir est contraint d’écouter. Écouter cette foule de « gens raisonnables, de gens normaux », qui défile « dans un calme énorme ». S’il ne le faisait pas, il entérinerait ce fait, que les seules revendications qu’il a daigné entendre (si ce n’est écouter), furent celles portées sur les barricades des Champs-Élysées – la “prime à la violence”. L’opération est assumée : il s’agit d’offrir à Macron la possibilité de restaurer le totem démocratique, abîmé par “la montée des populismes”, et dégradé en gadget par les libéraux (en France ce furent les conventions citoyennes, le grand débat, le CNR, ou encore l’existence d’un Ministre délégué au renouveau démocratique). Totem désormais détruit en tant qu’utopie comme en tant que pratique.

Les leaders syndicalistes ont vu une place à prendre, celle de héraut de la démocratie, sauveur des corps intermédiaires – c’est à dire de leurs têtes. Voire plus [1]

[1] C’est ainsi que Laurent est suspecté, sans déconner,…

.

Mais au fond peu importe. Ce qui nous concerne, c’est que cette volonté de dialogue entre représentants du mouvement et gouvernement (et on pourrait ajouter la préfecture de police [2]

[2] L’attitude vis-à-vis de la police est révélatrice du…

) se pose en rupture avec ce qui fut le cœur des luttes de ces précédentes années, celles de 2016, celle des barricades de la ZAD, et bien évidemment le soulèvement mené par les Gilets Jaunes. Ces derniers, Berger les accusait justement de vouloir “renverser la démocratie”, quand l’un de ses confrères constatait “leur incapacité totale à entrer dans une négociation”. Et pour cause, comme le narrait un journal alors : “le rendez-vous d’une délégation de Gilets Jaunes avec le Premier ministre a tourné au fiasco avec la présence de seulement deux d’entre eux, dont l’un est ressorti presque aussitôt. [Le deuxième étant] arrivé par une porte dérobée.” Les porte-paroles auto-proclamés avaient subi des pressions d’un mouvement qui semblait refuser ces représentations, c’est-à-dire les trahisons. Réaction du patron de la CFDT : “il y a une forme de totalitarisme dans l’exercice de ce mouvement”.

Pour enfoncer le clou, les principales directions syndicales avaient accouru aux pieds de Macron pour lancer un appel au calme conjoint après les émeutes du 1er décembre 2018. La CGT, constatant qu’une partie de ses militants était aussi sur les ronds-points, avait quant à elle tenté peu avant Noël de faire diversion avec ce qui s’avèrera être la manifestation la plus ridicule de l’année. Elle confirmait ainsi préférer se couvrir de ridicule que soutenir ce qui lui échappait, qu’importe l’orientation de sa base.

On a jusqu’à présent beaucoup parlé de M. Berger, peu de ses petits moutons. Citons pêle-mêle : le retour du syndicalisme lycéen institutionnalisé, avec la FIDL qu’on croyait morte, mais aussi la Voix Lycéenne, dont le slogan « Un pied dans la rue, un pied dans les instances ! », fait douter du fait que ses membres aient un jour été jeunes [3]

[3] Quoique laisse penser leur mascotte…

. De la Jeune Garde, qui s’étant fait connaître en faisant le coup de poing contre l’extrême-droite, sert désormais piteusement de main d’œuvre au service d’ordre unitaire des manifestations [4]

. Ou encore, de tous les faux nez des trotskystes de Révolution Permanente, elle-même scission du NPA, en premier lieu le Poing Levé, qui ne sont pas juste bons à faire sautiller les lycéens en manif, mais qui incarnent l’éternel retour de la bureaucratie de lutte. Le niveau d’acceptation vis-à-vis de cette engeance permet que même un parlementaire s’autorise, sans se faire rabrouer, à s’autoproclamer à l’origine d’une occupation d’université [5]

.

Soutenir la stratégie comptable (« on a gagné la bataille de l’opinion publique ») contre toute logique (même les journalistes soulignent qu’il serait inédit en France de gagner ainsi) c’est accepter de peser sur le rapport de force à seule fin de revivification du fonctionnement démocratique (la lutte non plus pour dessiner un au-delà mais comme objet de la gouvernementalité). Tout cela sur le dos des récents mouvements et aux côtés des pires bureaucrates puants, qu’ils soient carriéristes, ou en quête de pouvoir immédiat.

RADICALITÉ

« L’Assemblée nationale est devenue plus violente que la rue. »
Aurore B.

C’est un constat partagé par les participants, très largement souligné, dès le départ, par les observateurs : les cortèges sont si paisibles. Ça change. On voit la différence quand il y a l’union syndicale. Et enfin : quel contraste avec l’assemblée nationale !

Ç’aurait pu être un résultat de la stratégie de la gauche, si elle avait réussi : que la lutte se déroule dans l’hémicycle, et que le bon peuple défile pour lui apporter son soutien. Comme il y avait eu la grève par procuration en 1995, il y aurait la joute parlementaire par procuration. Finalement les députés d’opposition se révèlent, sans grande surprise, simplement pathétiques, incapables d’assumer leur pseudo-radicalité [6]

. En fait s’il y a contraste, c’est plutôt que les manifestations se déroulent, étant donnée l’histoire récente et la violence du camp d’en face, étonnamment bien.

Les groupes révolutionnaires ont abordé les premières manifestations en étant bien mal en point. Ils avaient été spoliés de leurs pratiques par le mouvement des Gilets Jaunes, ils avaient été anesthésiés par les nouvelles stratégies de maintien de l’ordre et finalement s’étaient éclatés sur la question pandémique (fallait-il faire son pain ? pallier aux manquements étatiques ? voire croire à la possibilité d’un vaccin auto-géré ? [7]

). Dans cette situation, on pouvait légitimement se sentir rassurés, en voyant venir cette vieille forme molle qu’est celle du mouvement social, la dernière que l’on pervertit avec succès – ce fut 2016. De ce point de vue, 2023 en serait la suite logique (comme s’il n’y avait pas eu depuis une insurrection foirée et une pandémie ratée) et il s’agirait donc : soit de reproduire les mêmes gestes (ils pourraient bien se retrouver amplifiés par le saut numérique) ; soit de s’en éloigner complètement (de peur de tourner en rond). On a donc vu, en quelques manifs, des Cortèges de Tête, quelques banderoles renforcées, l’occupation d’une Maison du Peuple, et dans le même temps, des exhortations un peu vagues à se renouveler, à « l’inventivité » et à aller trouver l’innovation ailleurs (au hasard, dans le mouvement écologiste).

À part ça, de façon générale, l’effet de masse a, dans un premier temps du moins, cet effet étrange d’aligner les déterminations sur un dénominateur commun, qui en l’occurrence est celui forgé par l’espace public : l’ethos, comme dirait Laurent B., des « gens raisonnables », des gens normaux. Si cette fiction bénéficie à ceux ayant des velléités gouvernementales, il est plus étonnant de voir qu’elle semble rallier une certaine marge. Celle qui croit qu’il vaudrait mieux, face à l’intérêt commun, taire des revendications plus lucides (qui s’accordent à un monde qui s’effondre), pour s’aligner sur celles du « travailleur digne », et surtout sur les mots d’ordre de ceux qui prétendent le représenter. À la pseudo-radicalisation de la gauche répond une gauchisation de la radicalité. Pendant que Frédéric Lordon [8]

fait mine de vouloir « tout niquer » avec Révolution Permanente, des « anarchistes » revendiquent la « retraite au soleil » [9]

]. Cette position, ou plutôt ce penchant, on pourrait le comprendre s’il ne se déployait pas dans un contexte, comme on l’a dit, de totale pacification de la rue et même de la lutte. Se fondre aujourd’hui dans le mouvement (s’il existe, ce qui reste à prouver alors que grèves et occupations ont à peine débuté) c’est se fondre dans le rien, ou alors dans la tautologie de la logique comptable. Certains y voient la sortie de l’impasse de 2016 et 2018, ils sortent juste d’un trou pour tomber dans un autre.

LE TRAVAIL

« Aujourd’hui, vous avez des gens qui démissionnent alors qu’ils n’ont pas d’emploi derrière. […] Il y a une question que les entreprises doivent se poser, c’est pourquoi, dès que ça va mieux, les gens pensent à s’en aller ! »
Benoît S., vice-président de l’association nationale des DRH

Les retraites : c’est un intitulé qui squatte les têtes jusqu’à la nausée. On l’a dit, il n’y a pas jusqu’au fin fond du black bloc où l’on ne pense pas social. Quitte à se rêver à la fois « anarchiste » et président de la commission économique d’ATTAC. Il faut croire que toutes les boussoles tournent en rond.
L’événement indique pourtant bien le nord. Il pointe du côté du travail. Un problème apparent, si gros qu’on ne voit que lui, et dont aujourd’hui on ne dit finalement pas grand-chose – à part peut être pour témoigner qu’on en a un (sinon motus !), et que certains sont plus difficiles que d’autres (dans tous les cas on en souffre tous).

Pourtant il y en a, des gauchistes indépendants, des intellectuels, des prolétaires, pour se demander sur Youtube ou sur les plateaux télés si le souci ne serait pas plus profond. Si en vérité ce ne serait pas lui, le travail, le travail en général, le véritable ennemi. C’est qu’on observe ça et là une accélération inquiétante des défections. Apocalypse écologique, crise mille-feuilles pandémique, ultimes hoquets du néolibéralisme, voire Gilets Jaunes : quelque soit la toile de fond, on est en droit de se demander, qui n’a pas encore décroché ? Du « Quiet quitting » au séparatisme, selon que l’on arrête le boulot à l’heure prévue ou que l’on décolle pour un ailleurs – la campagne ou une probable communauté – en laissant sa vie d’avant derrière soi, la société s’inquiète. « DRH confrontés au phénomène des « “démissions silencieuses” », « Ils démissionnent ou se reconvertissent pour vivre mieux : où sont passés les salariés ? », « C’est le moment ou jamais pour des changements de vie » : d’un départ au suivant, il y aurait un sourd exode qui couve dans le monde de l’exploitation.
En voilà un toupet.

Parmi les nombreuses choses sur lesquelles tous les réacs s’accordent, il y a celle-ci : que le travail est une valeur morale. Que l’exploitation, c’est l’effort. Que l’effort, c’est le mérite. Et que le mérite, c’est « l’émancipation ». Qui l’a dit ? Le fascisant nabot du Ministère de l’Intérieur ou le secrétaire général du PCF ? Les deux. Chez Martinez, on hésite et l’on botte en touche, mais pas trop loin. Le travail y est « essentiel à la vie ». Certes il en faudrait un peu moins, s’arrêter plus tôt. Mais pas de quoi non plus jeter le bébé avec l’eau du bain car : « le travail c’est du lien social » [10]

].
Le problème est là Messieurs Moustache, c’est que, chez vous comme ailleurs, le travail est en fait LE lien social. Il est société. Injonction et chantage à la solidarité tout à la fois. Une des disciplines de base qui fait que ce joli petit monde tient. Un philosophe enclin aux généalogies nous aura assez rappelé combien ce dernier s’est fait sur le dos et la condamnation des rétifs à sa loi : ainsi les criminels – ceux qui ne se disciplinent pas par le travail (honnête).
Cela devrait bien nous indiquer de quel côté sont les choses.

D’ailleurs, qu’est ce qu’une retraite ? Assurément un temps d’après la fameuse “vie active” (quel drôle de nom quand même). Un petit paradis – plus ou moins vert et plus ou moins pour tout le monde selon que l’on est plutôt droitier ou plutôt social -, mais surtout un petit paradis terrestre gagné après une existence de… travail. L’effort toujours, le mérite encore, la récompense laborieuse enfin. Comme s’il ne suffisait pas de trimer pour un salaire, il faudrait encore le faire pour être peinard quand on sera vieux. “Un jour ma retraite viendra…” comme le disait sur une pancarte de janvier 2023 une Blanche-Neige décatie.

Au final, autant se dire : qu’est ce que la retraite sinon une remise à plus tard de la question de l’arrêt du travail ?
(Au fond, rappelons-le : qu’est ce que la Gauche sinon une remise à jamais de la possibilité révolutionnaire ?)
Nous nous en tiendrons là.

Certainement qu’arrêter c’est bien. Ne pas commencer, c’est sûrement mieux. Il ne s’agit pas de savoir qui a été ici le plus malin (et certainement le mieux doté), mais de se demander : comment faire pour que le travail – ce fameux « rapport social » et cette terrible « valeur morale » – s’arrête dès maintenant ? S’il y avait quelque chose à dire dans les événements présents, ça serait peut-être celle-ci. On comprend mal qu’il faille aujourd’hui aborder la question en trimestres de cotisations et en âge de départ. Y a-t-il encore des fous pour penser sereinement à l’avenir (avec combien de degrés en plus) ? Pour croire qu’il faut sauver la sécurité sociale (et le mode de gouvernement qui va avec) ? Pour tourner autour du travail comme autour du soleil (au moment de sa possible éclipse) ?

Saisir le problème à rebours.
Et considérer le cercle pénibilité-salaire-retraite comme un ennemi mortel, dont il faut tenter de partager avec chacun la nécessité d’une mise à l’arrêt.
Voici la base.

Amorce

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise pratique en soi, sur ce point rien de nouveau (jeter une pierre peut servir une lapidation). Ce qui ne veut pas dire que toutes les pratiques de lutte sont équivalentes. De la même manière, la puissance d’un geste n’est pas garantie par le contexte. Quand bien même c’est bien à ce dernier qu’il doit être adéquat. Enfin, il faut laisser à sa juste place le sujet d’une action – un acte puissant n’est-ce pas un acte réappropriable donc par définition à l’auteur soluble ? Pour le dire autrement : ce qui fait dire que le mouvement des Gilets Jaunes était insurrectionnel, ce n’est pas parce que ses pratiques étaient “innovantes” (du barbecue à l’émeute, rien de nouveau), ni parce qu’elles étaient le fait de “la France périphérique”, ni parce qu’il était la première grogne d’un monde post-pétrole. Peut être la conjonction de tout ça, mais plus encore, parce que, partant de cette conjonction, le mouvement a produit à plusieurs reprise des décalages (le diable est dans les détails), voire des dépassements. Le premier ayant été de sortir de Facebook, le second d’occuper des ronds-points, le troisième de manifester sur la place de l’Étoile (le plus fameux d’entre eux), le quatrième de quitter le jeu de la représentation, et ainsi de suite.

Pour revenir à la situation présente : ce que nous voulons dire c’est que tout est déjà là. Les deux millions de manifestants, Macron, l’expérience de l’émeute comme du blocage, les complicités ainsi que la sécheresse, le dégoût du travail et la fin de la politique, les bureaucrates têtes-à-claques, qui n’en peuvent plus d’attendre de s’en prendre. On propose donc d’écarter un temps, disons le 7 mars, tout penchant pour la nostalgie, la résignation ou le cynisme, et d’y aller. Pas pour tout réinventer, pas pour rejouer le même spectacle, pas pour attendre on ne sait quel surgissement. Pour ouvrir une brèche, créer un appel d’air. Contre l’apathie, les services d’ordre, contre la police. Contre la mascarade démocratique, les farandoles protestataires, contre le travail.

Photo : Bernard Chevalier

[1] C’est ainsi que Laurent est suspecté, sans déconner, d’ambitions présidentielles : https://rmc.bfmtv.com/actualites/politique/laurent-berger-candidat-a-la-presidentielle-a-gauche-certains-y-croient_AV-202302080335.html

[2] L’attitude vis-à-vis de la police est révélatrice du gouffre qui sépare les porte-paroles d’aujourd’hui, des mouvements de 2016 et 2018. Le sauvetage de la démocratie passe par une réhabilitation de la police, qui n’est au final rien d’autre qu’un élément régulateur de la société au même titre que les corps intermédiaires. On ne tarit pas d’éloges pour elle, jusque dans les prises de paroles syndicales : merci de nous recevoir en préfecture, merci de ne pas nous gazer, merci de reconnaitre notre appartenance à la société, et merci d’éclater discrètement les radicaux, merci pour tout.

[3] Quoique laisse penser leur mascotte https://twitter.com/olbesancenot/status/1622682682172768256

[4https://twitter.com/ArnaultRaphael/status/1625093626463154176, quand elle ne fait pas campagne électorale.

[5https://twitter.com/LouisBoyard/status/1623687717837062150

[6https://www.lepoint.fr/politique/un-depute-lfi-traite-olivier-dussopt-d-imposteur-et-d-assassin-13-02-2023-2508503_20.php

[7https://rebellyon.info/IMG/png/photo-13.png

[8https://www.youtube.com/watch?v=D8guErF3GRs

[9https://rebellyon.info/IMG/jpg/caisseepargne.jpg

[10https://www.bfmtv.com/replay-emissions/l-interview/martinez-le-travail-est-essentiel-dans-la-vie-mais-il-faut-moins-travailler_VN-202209270203.html

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.