Ces candidats atypiques de la Nupes qui pourraient revivifier la représentation populaire à l’Assemblée

Législatives

26 mai 2022 par Pierre Jequier-Zalc

Ils et elles sont femme de ménage, postier, boulanger, activiste du climat, engagé contre les injustices sociales… voici neuf profils de candidats de l’union de la gauche qui pourraient entrer en juin à l’Assemblée. Mini-portraits.

Publié dans Alternatives

La Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) va-t-elle faire rentrer des nouveaux profils, éloignés de la politique traditionnelle, au sein de l’Assemblée nationale ? Nous avons identifié, à l’aide de notre projection des résultats des élections législatives circonscription par circonscription, neuf profils de personnalités atypiques qui se présentent les 12 et 19 juin prochains et qui ont une vraie chance de l’emporter. Présentations.

 Faire rentrer l’antiracisme à l’Assemblée nationale : Nadhéra Beletreche (Essonne)
 Défendre la laïcité dans l’hémicycle : Nicolas Cadène (Gard)
 De la lutte contre Amazon à la relocalisation industrielle : Alma Dufour (Seine-Maritime)
 Le militant climatique qui défie la Première ministre : Noé Gauchard (Calvados)
 De l’Ibis Batignolles au Palais Bourbon : Rachel Kéké (Val-de-Marne)
 Un postier facteur d’engagements : Youenn Le Flao (Finistère)
 Le droit au logement à l’Assemblée : François Piquemal (Haute-Garonne)
 « Le fruit de la génération climat » : Marie Pochon (Drôme)
 La capacité de se révolter contre les injustices : Stéphane Ravacley (Doubs)

Nadhéra Beletreche, faire rentrer l’antiracisme à l’Assemblée nationale

En 2005, Nadhéra Beletreche a 23 ans. Née dans un quartier populaire du Val-de-Marne, elle a vécu la mort de Zyed et Bouna, ces deux jeunes poursuivis par la police, et la révolte qui suivit, de très près. Aujourd’hui, elle en parle comme le commencement de son engagement. « C’est l’évènement fondateur, ce qui nous a permis de prendre la parole pour définir nous-mêmes les difficultés que l’on vivait », explique-t-elle. Elle crée alors le collectif « Racailles de France », en référence aux mots du ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, stigmatisant les populations de ces quartiers. Elle s’essaie alors un peu à la politique, élue conseillère municipale sur une liste d’union de gauche à Cachan (Val-de-Marne). Une expérience « sans beaucoup de pouvoir, assez peu productive », résume-t-elle aujourd’hui.

Nadhéra Beletreche
Nadhéra Beletreche Nadhéra Beletreche, candidate de la Nupes dans la 9e circonscription de l’Essonne. ©Juanita Boada Salazar

Nadhéra Beletreche laisse donc pour un temps la politique institutionnelle de côté. Mais sur le terrain, elle ne s’arrête pas de militer, bien au contraire. Elle s’engage contre le sexisme et les LBGTphobies dans le volley, qu’elle pratique en amateur. L’objectif : que les conseils d’administration des associations sportives laissent plus de place aux femmes et aux minorités de genre. Un combat qui l’habite encore aujourd’hui. Elle fonde également, avec d’autres, le collectif « Mille et une lesbiennes et queer », qui œuvre à visibiliser les minorités de genre issues de l’immigration.

Désormais, la voilà candidate pour la Nupes dans la 9e circonscription de l’Essonne. C’est Alice Coffin, la conseillère de Paris, militante féministe et LGBTQIA+, qui lui a proposé. « Son idée, c’est d’aller chercher des militant.e.s de terrain, de défendre des candidat.e.s d’ouverture. Dans le cadre de mon engagement, elle m’a donc proposée », explique Nadhéra Beletreche qui regrette toutefois que les militants issus des quartiers populaires ne soient que trop peu représentés dans les candidats de la Nupes. « Moi, j’ai dû batailler », confie-t-elle. Sur le même sujet

Depuis l’officialisation de son investiture, elle s’est donc lancée dans sa première campagne comme tête d’affiche. Si elle explique avoir déjà subies quelques remarques sexistes, elle souligne surtout la fierté qui la porte. « Je trouve que c’est un contexte historique exceptionnel d’être candidate sur le terrain de l’union. C’est génial de réussir à faire travailler ensemble tous ces militants de différents partis. J’en mesure la portée historique et la responsabilité qui m’incombe. » Pour espérer l’emporter dans sa circonscription, Nadhéra Beletreche veut mobiliser les quartiers populaires  : « Mobiliser les jeunes, les quartiers populaires, c’est notre but. Il y a un gros travail de pédagogie à faire sur l’enjeu des législatives. On va y mettre le paquet ».

La thématique qui lui est chère : « Je veux faire rentrer l’antiracisme à l’Assemblée. Depuis 2005, les idées racistes n’ont fait que progresser dans le pays. On est passé du choc des civilisations au grand remplacement… Depuis des décennies, on nous construit comme une menace que ce soit pour la sécurité, la laïcité, l’identité, ou pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Or, pour porter l’antiracisme à l’Assemblée nationale, il faut des gens issus de ce parcours. Pas simplement des personnes racisées, mais des personnes qui portent ce discours antiraciste.
Si je suis élue, je porterais des propositions de lois pour soutenir la recherche. Plutôt que de la stigmatiser en menace de la République, comme le fait LREM, il faut la développer et la soutenir. Je pense aussi qu’il faut ouvrir un débat serein sur l’héritage français de la colonisation et de l’esclavage. Aujourd’hui, on n’a pas de débat public sur l’antiracisme, ce n’est plus possible. »

La projection de Basta! dans la 9e circonscription de l’Essonne : probable. Avec près de 36 %, le potentiel gauche est la deuxième force politique de la circonscription, à un point de pourcentage du centre-droit.
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Nicolas Cadène, défendre la laïcité dans l’hémicycle

C’est peut-être le profil le plus politique de cette liste. Pourtant, Nicolas Cadène refuse cette étiquette. « Je ne suis pas candidat pour faire de la politique politicienne. D’ailleurs, je ne suis adhérent à aucun parti », rappelle celui qui fut un temps, il y a une bonne décennie, numéro 2 de la fédération du Parti socialiste dans le Gard, son département. Pour ces élections législatives, il a d’ailleurs été investi sur une circonscription attribué à Europe Écologie les Verts (EELV) dans l’accord de la Nupes. « Je suis très honoré de cette confiance. C’est vrai que je suis assez proche de la ligne politique d’EELV », souffle-t-il. Une confiance maintenue malgré une polémique locale sur son attachement à la corrida. Son investiture a été confirmée par le bureau exécutif des Verts.

Nicolas Cadène
Nicolas Cadène Nicolas Cadène, candidat de la Nupes dans la 6e circonscription du Gard. ©DR

De 2013 à 2021, Nicolas Cadène a été rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité. Cette institution publique rattachée à Matignon devait « assister le gouvernement dans son action visant au respect du principe de laïcité dans les services publics ». En 2021, le gouvernement Castex a décidé de mettre fin à ses missions et à son existence en le remplaçant par le Comité interministériel sur la laïcité. Une décision éminemment politique. Depuis sa création, sous l’égide de son président Jean-Louis Bianco et donc de son rapporteur général, l’Observatoire de la laïcité défendait une laïcité que certains qualifient de trop « laxiste » ou « libérale ». Des adjectifs qui font bondir Nicolas Cadène : « Notre vision n’est pas libérale ou je ne sais quoi. En fait, ce n’est même pas une vision. C’est la laïcité tirée de notre histoire et telle qu’elle est transcrite dans le droit aujourd’hui. Oui, j’y suis profondément attaché. »

Dans un débat public saturé par les questions de laïcité, ce poste lui a forcément donné une dimension politique. Sous le gouvernement de Manuel Valls, puis encore plus sous les différents gouvernements du quinquennat Macron, les passes d’armes avec les tenants d’une vision de la laïcité beaucoup plus dure n’ont pas été rares. Malgré la fin de l’Observatoire, avec d’autres, ils ont poursuivi la défense de cette thématique en créant la Vigie de la laïcité. Un « organisme indépendant et citoyen » qui veut apporter « une expertise fondée sur la raison, la connaissance et le débat critique ».

Malgré tout, c’est la première fois que ce jeune quarantenaire passe le cap d’être tête de liste dans un scrutin. Il était déjà sur une liste « citoyenne » aux élections municipales dans sa ville de Nîmes, mais rien de plus. Il conclut : « À l’époque, c’était pour défendre certaines propositions précises à l’échelle de la ville. Alors qu’aujourd’hui je suis candidat pour l’emporter et mettre en application le programme de la Nupes. Je veux changer l’orientation politique actuelle ».

La thématique qui lui est chère : « La laïcité bien sûr. Je compte la défendre et la promouvoir bec et ongle contre ceux qui la pervertissent et l’instrumentalisent pour diviser alors que c’est un principe de société qui est censé nous réunir.
Mais un autre sujet m’anime particulièrement : le droit à mourir dans la dignité. C’est quelque chose qui me touche personnellement. Mon grand-père s’est suicidé avant de n’être plus en capacité de le faire et en sachant que ça serait compliqué de le faire ensuite. Si je suis élu, je souhaiterais porter une proposition de loi sur le droit à mourir dans la dignité. Pour que chacun soit libre de choisir sa fin de vie. »

La projection de Basta! dans la 6e circonscription du Gard : possible. Avec 30,83 %, le potentiel gauche est la deuxième force politique de la circonscription, à un point de pourcentage du centre-droit. Mais sur sa circonscription, trois autres candidats se présentent sous les couleurs de la gauche. Deux divers écologistes et un divers gauche.
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Alma Dufour, de la lutte contre Amazon à la relocalisation industrielle

Depuis mars, elle est au chômage. Pour s’engager au sein de l’Union populaire et de son parlement, Alma Dufour, a démissionné de son poste au sein de l’association écologiste Les Amis de la Terre. Pourtant, si elle est inscrite à Pôle emploi, elle ne chôme pas vraiment dans sa circonscription de Seine-Maritime. « Franchement, je ne pensais pas que ce serait aussi éreintant », glisse la jeune femme devenue l’emblème de la lutte contre l’installation des entrepôts d’Amazon un peu partout dans l’hexagone. D’ailleurs, vite, la discussion se penche sur ce qui représente aujourd’hui son « bilan ». « Sur les douze projets contre lesquels on s’est mobilisé, cinq ont été empêchés, d’autres sont toujours bloqués, et certains sont malheureusement sortis de terre », égrène-t-elle.

Alma Dufour
Alma Dufour Alma Dufour, candidate de la Nupes dans la 4e circonscription de Seine-Maritime. ©DR

Son bilan car jusqu’il y a peu, Alma Dufour était une activiste de terrain, participante de toutes les luttes (ou presque). Sa première action, elle s’en souvient parfaitement. On est en 2015, peu avant la COP21. Elle a 25 ans. Jusqu’alors, elle ne s’était jamais vraiment intéressée au militantisme. « Il y avait tout dans ma vie en germe pour que je finisse militante, mais je n’avais pas sociabilisé comme ça », raconte-t-elle. C’est finalement une amie qui l’introduit dans ce milieu, notamment écologiste. Quelques semaines plus tard, accompagnée d’autres militants, elle réalise une action coup de poing caractéristique du répertoire militant des ONG climatiques. Cette fois-ci, les Amis de la Terre, Attac et Alternatiba ont décidé de faucher des chaises dans les grandes banques. L’objectif ? Dénoncer, juste avant le sommet climat parisien, l’évasion fiscale et l’inaction de ces établissements dans le financement de la transition écologique.
« Je me suis sentie puissante, grisée, pleine de pouvoir d’agir », raconte aujourd’hui Alma Dufour. Un peu de peur aussi ? « Non, ça, ça viendra après, lors des Gilets jaunes », souffle celle qui explique avoir été victime de violences policières au cours de ce mouvement social. Depuis, la frayeur d’une répression violente des luttes auxquelles elles participent ne l’a « jamais vraiment quittée ». « Même si ça va un peu mieux aujourd’hui, je pense que ça a été un vrai traumatisme ».

De faucheuse de chaises, Alma Dufour s’engage comme bénévole aux Amis de la Terre. En parallèle, elle travaille dans un bar, pour gagner sa vie en attendant de trouver « un travail en accord avec ses convictions ». Elle est finalement embauchée à Bruxelles au sein de l’ONG Bureau européen de l’environnement. Une expérience « aride », loin des actions habituelles : « Je travaillais sur les normes européennes des photocopieurs… ». De ces huit mois dans la capitale belge, elle revient avec une conviction : le fonctionnement de l’Union européenne n’est ni assez rapide pour des changements importants, ni assez démocratique. À son retour, elle devient salariée pour les Amis de la Terre, en charge des campagnes contre la surproduction, et reprend ses actions de terrain : mouvement des Gilets jaunes, lutte contre Amazon, décrochage du portrait d’Emmanuel Macron dans les mairies…

Puis finalement elle décide de sauter le pas vers la politique institutionnelle. « J’ai beaucoup hésité, mais j’ai suivi mon cœur », confie Alma Dufour. Elle intègre le Parlement de l’Union populaire puis est investie en Seine-Maritime, dans une circonscription où elle a participé à faire échouer un grand projet Amazon. C’est là aussi, où elle a eu envie de se lancer en politique : « En tant qu’activiste, on empêche des projets, mais on ne crée pas des alternatives viables pour les territoires. C’est là que notre pouvoir s’arrête. S’engager en politique, dans une circonscription au taux de chômage élevé, où la précarité est grande, ça m’intéressait plus qu’ailleurs ». Ce à quoi elle s’attendait moins, en revanche, c’est la bataille politique qui ferait rage au sein de sa circonscription. Dans ce fief socialiste, un dissident a décidé de maintenir sa candidature. « Ils ne veulent pas lâcher leur bastion, ils me mènent la vie dure en n’attaquant que moi », regrette la jeune femme qui compte bien, en juin prochain, comme elle l’a fait avec Emmanuel Macron, leur décrocher le portrait.

La thématique qui lui est chère : « La relocalisation industrielle. Pour créer des emplois et assurer notre résilience ; on voit bien d’ailleurs qu’avec la guerre en Ukraine, le Covid, il faut garder des capacités de production nationale. C’est trop dangereux de tout délocaliser. Pour le climat aussi c’est très important. Aujourd’hui, les émissions que l’on importe sont en train de dépasser les émissions qu’on émet sur le territoire national. C’est un énorme sujet en terme climatique qui est complètement écarté des débats car les accords internationaux estiment que c’est le pays qui produit qui comptabilise les émissions. Si je suis élue, pour favoriser la relocalisation industrielle, je proposerais de rétablir des quotas sur les importations. L’histoire nous l’a montré : dès qu’on enlève les quotas sur les importations, les usines ferment derrière. Dans le textile, les quotas ont été arrêtés en 2005. Aujourd’hui, il ne reste que très peu d’usines textiles en France. »

La projection de Basta! dans la 4e circonscription de la Seine-Maritime : probable. Avec près de 37 %, le potentiel gauche est la première force politique de la circonscription, devançant de plus de cinq points l’extrême-droite. Mais sur cette circonscription, un candidat dissident du Parti socialiste se présente en dehors des accords de la Nupes.
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Noé Gauchard, le militant climatique qui défie la Première ministre

Selon notre projection, c’est celui qui aura le plus de mal à être élu à l’Assemblée nationale dans cette liste. Pourquoi y figure-t-il alors ? Parce que Noé Gauchard a 22 ans et a été militant de Youth For Climate pendant deux ans. Il est donc un des fers de lance de cette jeunesse qui se mobilise contre l’inaction climatique. Surtout, celui qui vient de terminer son master de sciences politiques à Sciences Po Paris se retrouve, dans cette circonscription du Calvados, opposé à la nouvelle Première ministre, Élisabeth Borne. « Ici, c’est une circonscription très rurale, souvent très peu regardée nationalement. On s’attendait à une campagne tranquille et d’un seul coup, on est sous le feu des les projecteurs », souffle-t-il.

Noé Gauchard
Noé Gauchard Noé Gauchard, candidat de la Nupes dans le 6e circonscription du Calvados. ©DR

Pour Noé Gauchard, être candidat à la députation, ce n’était pas une évidence. « Initialement, je n’avais pas cette ambition. » Après deux années d’engagement associatif au sein de Youth for Climate, il décide de quitter le mouvement pour s’engager politiquement en intégrant le Parlement de l’Union populaire. « Face à cette urgence, aux crises qu’on affronte, j’ai senti le besoin de m’engager, de tout faire pour changer les choses. Ce parlement m’a permis d’apporter mon engagement associatif dans la politique. » Alors, après une campagne présidentielle réussie pour l’Union populaire, quand on lui propose d’être le candidat de la Nupes dans la circonscription d’où il vient, il ne peut qu’accepter. « Ça ne pouvait être qu’ici, chez moi, dans le Calvados », confie celui qui donne des cours de TD en sciences politiques à l’université de Caen.

« C’est ici que je suis né, que j’ai étudié jusqu’au bac avant de partir faire mes études à Paris. Mes grands-parents étaient agriculteurs ici, toute ma famille habite dans la circonscription. » Le jeune homme veut jouer la carte du local de l’étape, en opposition à Élisabeth Borne, à l’ancrage local moins évident (une partie de sa famille est originaire du Calvados). « Forcément, il y a un petit temps d’adaptation quand on se retrouve comme ça au centre du jeu. Mais je reste persuadé qu’on peut gagner. Avec la Nupes, je sens un engouement énorme. » Noé Gauchard espère réussir à massivement mobiliser l’électorat de gauche pour défaire, dans les urnes, la Première ministre et ainsi l’obliger à démissionner.

La thématique qui lui est chère  : « C’est peut-être un peu général, mais ce sont les services publics. Ici, dans le Calvados, c’est frappant de voir la fermeture progressive et l’éloignement des services publics. En parler, c’est parler de santé, d’éducation, d’écologie avec l’accès aux trains ou avec l’énergie, de fractures numériques et générationnelles. Il y a tout dans la question des services publics. Je rêve d’un projet de loi qu’on appellerait « reconstruction des services publics » qu’y puisse remédier en profondeur à ce délabrement, à l’opposé des lois fourre-tout macroniennes. »

La projection de Basta! dans la 6e circonscription du Calvados  : difficile. Avec 27 %, le potentiel gauche est la troisième force politique de la circonscription, à quatre points de l’extrême-droite, et à plus de dix points du centre-droit.
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Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles au Palais Bourbon ?

Avec Stéphane Ravacley, le boulanger du Doubs (voir ci-dessous), Rachel Kéké est la « star » de cette liste. Depuis son investiture dans la 7e circonscription du Val-de-Marne par La France Insoumise (LFI) puis par la Nupes, cette ancienne femme de chambre puis gouvernante dans un hôtel Ibis au nord de Paris est devenue la figure du renouvellement démocratique affiché par LFI. Au point même qu’il est légitime de se demander si cette personnification ne démontre pas l’inverse : l’absence d’un renouvellement réel et profond dans le personnel politique de la Nupes.

Rachel Kéké
Rachel Kéké Rachel Kéké, candidate de la Nupes dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. ©Louise Rocabert

Individuellement, en tout cas, Rachel Kéké a un profil atypique, loin des standards de la politique traditionnelle. Comme la plupart des autres candidats et candidates cités dans cet article, elle vient de la lutte de terrain. Pendant 22 mois, de juillet 2019 à mai 2021, avec une vingtaine de femmes de chambre, elles ont mené la plus longue grève de l’histoire de l’hôtellerie à l’hôtel Ibis Batignolles, détenu par le groupe Accor. À l’époque, nous vous racontions dans Basta! ce combat de longue haleine soutenu par la CGT-HPE (hôtel de prestige et économique), à l’intersection entre luttes sociale, féministe et antiraciste.

« Ils nous négligent parce qu’on est des femmes, qu’on ne sait pas lire, qu’on ne sait pas écrire, mais on a un syndicat fort derrière, on a des soutiens, notre grève est connue de partout, quand on rentre dans un coin les gens sont fiers de nous. Pourquoi on laisserait ça ? Pour aller travailler et se faire mal parler, pour nous faire donner 40, 50 chambres [à nettoyer, ndlr] ? », témoignait à l’époque Rachel Kéké, qui, au fil des mois, est devenue la porte-parole de cette grève. Dans nos colonnes, elle racontait comment elle a été bafouée et humiliée pendant 19 ans par Accor, « des milliardaires ». « Nous on est des pauvres, et on va leur tenir tête. Il faut qu’on apprenne à se faire respecter. » Ces femmes, employées par un sous-traitant, demandaient de meilleures conditions de travail, et de pouvoir bénéficier des conventions collectives du secteur hôtelier. Parmi les revendications principales, la disparition des cadences infernales ou la meilleure reconnaissance des maladies professionnelles.

« Pendant le Covid, qui mettait sa vie en danger ? C’est nous ! Il est temps qu’à l’Assemblée nationale nos métiers soient visibles, et plus invisibles »

19 ans passés au sein de l’hôtel Ibis ont d’ailleurs marqué le corps de Rachel Kéké. Lorsque Basta! l’avait rencontré, elle souffrait d’une tendinite. « Le travail de l’hôtellerie, c’est un travail très difficile. Souvent j’ai mal ! Je me suis fait mal aussi au dos. Ce boulot, ça abîme. » Après près de deux ans de grève, si elles n’ont pas été intégrées à l’hôtel, elles ont obtenu de nombreuses avancées sociales. Parmi elles, une revalorisation salariale, une baisse des cadences, ou le passage de sept personnes à temps complet.

Cette lutte a forcément changé Rachel Kéké. Lors du premier confinement, leur grève avait du se mettre en pause momentanément. « Le piquet de grève, l’ambiance, voir les gens qui viennent nous soutenir, parler avec eux de notre lutte, tout ça me manque ! » confiait-elle alors témoignant d’un goût évident pour l’engagement. Lors de la campagne présidentielle 2022, elle intègre donc le Parlement de l’Union populaire. Là voilà désormais candidate aux législatives chez elle, dans le Val-de-Marne.

La thématique qui lui est chère  : si nous n’avons pas réussi à la contacter pour cet article, Rachel Kéké a cependant fait une prise de parole remarquée lors de la convention de la Nupes à Aubervilliers début mai. Elle y raconte notamment les raisons de son engagement. En voici un extrait.

« Nous avons mené une lutte pendant 22 mois contre le grand groupe hôtelier Accor. Nous avons mené cette lutte parce que la sous-traitance c’est la maltraitance, la sous-traitance c’est le rabaissement, la sous-traitance c’est l’humiliation, la sous-traitance c’est la perte de dignité. Il y a du viol dans la sous-traitance. Tout ça, c’est ce que nous, femmes de chambres et gouvernantes de l’hôtel Ibis Batignolles, avons vécu.
Nous avons mené cette lutte jusqu’à la victoire. Pourquoi maintenant ne pas aller à l’Assemblée nationale pour décider des lois qu’on y traite ? C’est nous, les agents d’entretien, les aides-soignantes, les infirmières qui sommes les métiers essentiels. Tout peut s’arrêter, si nous ne travaillons pas. Sans nous, il n’y a pas de France, nous sommes important dans cette société. Pendant le Covid, qui mettait sa vie en danger ? C’est nous ! Il est temps qu’à l’Assemblée nationale nos métiers soient visibles, et plus invisibles. Car c’est nous qui savons comment plaider notre cause. »

La projection de Basta! dans la 7e circonscription du Val-de-Marne : probable. Avec plus de 39 %, le potentiel gauche est la deuxième force politique de la circonscription, à un point du centre-droit.
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Youenn Le Flao, un postier rempli d’engagements

Son prénom, son nom de famille, sa circonscription… Autant d’indices qui ne laisse que peu de doute sur les origines géographiques de Youenn Le Flao. « Je suis un vrai Breton et j’assume ma bretonnitude », rit, au bout du combiné, celui qui explique ne pas parler la langue régionale car son père n’a pas voulu qu’il l’apprenne. « Il n’avait pas apprécié l’attitude de certains Bretons pendant la guerre… » Ses premiers pas de militants, il les fait chez lui, dans le Finistère, lors de la mobilisation contre l’installation d’une centrale nucléaire sur la commune de Plogoff. Un projet qui sera finalement abandonné. Youenn Le Flao n’est alors qu’un ado.

Youenn Le Flao
Youenn Le Flao Youenn Le Flao, candidat de la Nupes dans la 8e circonscription du Finistère. ©DR

Une fois majeur, il décide de partir de sa Bretagne et de voyager loin. De ses expériences, il en ressort une particulièrement, « un vrai voyage du cœur » : sa visite durant près d’un an sur l’île d’Ouvéa en Nouvelle-Calédonie où il vit avec ce qu’il appelle « ses frères kanaks ». « C’était extraordinaire, j’y ai appris une manière d’appréhender les choses, un rapport particulier à la terre, à la nature, qui me poursuivent encore aujourd’hui dans mon engagement politique », raconte-t-il.

Mais sa région lui manque. « Je suis un continental avant tout » . Vers la fin des années 1990, il rejoint le Finistère et devient postier. Son engagement militant et politique prend alors deux formes. D’abord il se syndique. Au début, pour la CGT, puis, rapidement, pour SUD PTT. « J’avais plus d’affinités politiques avec SUD qu’avec la CGT, tout simplement », glisse-t-il. Au fil des ans, il grimpe les échelons. Au début du siècle, il devient délégué syndical puis secrétaire départemental du syndicat dans le Finistère.

En parallèle, peu avant le nouveau millénaire, il s’engage au sein d’Attac qui vient alors d’être créée. « J’ai trouvé la manière de comprendre et d’apprendre le système économique qui nous entoure très pédagogique et intéressante », souligne celui qui travaille toujours à la Poste. Il devient donc animateur du groupe local d’Attac dans le pays de Concarneau. Youenn Le Flao se souvient notamment du référendum sur l’Europe en 2005. « Tous nos chers élus locaux, bien installés, appelaient à voter oui. Nous, on a réussi à créer une dynamique, on a fait un gros boulot d’éducation populaire. Et finalement, le non est arrivé largement en tête ici », raconte-t-il fièrement.

Avec tous ses engagements, celui qui se décrit comme « un proche de François Ruffin », est contacté par l’Union populaire en décembre dernier. La possibilité de se présenter comme candidat à la députation chez lui, dans sa circonscription, émerge. « J’ai un peu réfléchi, quand t’es postier, que tu n’as jamais été élu, tu ne sais pas forcément dans quoi tu te lances ». Malgré cette appréhension logique, Youenn Le Flao décide d’y aller. « J’en avais envie », confie-t-il, « je souhaite porter ce que j’ai compris durant mes 30 ans d’expérience militante ». Pour mener sa campagne, le postier a posé tous ses congés de l’année, en espérant « y arriver ».

La thématique qui lui est chère : « Pour moi, ce sont les jeunes. Après deux ans de Covid, on m’a beaucoup alerté pour me dire que les jeunes ne vont vraiment pas bien. Donc l’allocation de 1063 euros par mois prévue dans le programme de la Nupes pour leur donner la capacité d’autonomie, je pense que ça peut les soulager, ainsi que leurs parents. Ça peut contribuer aussi à ce que tout le monde ait la même chance, peu importe l’origine sociale. C’est compliqué d’être jeune à cette époque. Je veux leur donner les moyens de faire ce qu’ils ont envie de faire. »

La projection de Basta! dans la 8e circonscription du Finistère : probable. Avec 35,5 %, le potentiel gauche est la deuxième force politique de la circonscription, à moins d’un point du centre-droit.
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François Piquemal, le droit au logement à l’Assemblée ?

Dans cette liste de mini-portraits, c’est peut-être celui qui, sur le papier, a le plus de chance d’intégrer l’Assemblée nationale. François Piquemal se présente là où il enseigne, dans une circonscription marquée à gauche. Professeur d’histoire-géo et de français dans un lycée pro du Mirail, un quartier populaire toulousain, cela fait bientôt 17 ans qu’il vit dans la préfecture de Haute-Garonne. C’est d’ailleurs quand il était à la fac du même nom, l’université du Mirail, que son engagement a commencé. Il est alors un étudiant « lambda » qui habite en colocation.

« À la fin de mes études, on a eu un problème avec notre propriétaire, donc pour me renseigner sur mes droits, j’ai été à une permanence de l’association Droit au logement (DAL) », raconte-t-il, immédiatement conquis. « J’ai vu que ça avait énormément de sens, d’agir concrètement pour aider les gens sur des choses quotidiennes, mais avec un fond politique. » Il décide donc de s’y engager comme bénévole. Pendant 10 ans, il tient des permanences, aide à monter des dossiers, à mener des actions… Il finit par être porte-parole national du DAL.

François Piquemal
François Piquemal François Piquemal, le candidat de la Nupes dans la 4e circonscription de la Haute-Garonne. ©DR

Son activité associative et militante prend tellement d’importance qu’il se met en temps partiel. « Le DAL, c’était toute ma vie », souffle-t-il, « les luttes qu’on menait concernaient des dizaines, parfois des centaines de personnes. Et ce n’est pas du blabla, les enjeux sont très concrets, vitaux même : avoir un toit sur la tête ». Aujourd’hui, François Piquemal fait de l’encadrement à la baisse des loyers une des mesures qu’il défend bec et ongles pour lutter contre le mal-logement.

Après dix années d’engagement, il décide de sauter le pas vers la politique institutionnelle. Sa motivation : la lutte contre les politiques de gentrification qu’il observe à Toulouse. Un temps plébiscité pour être en tête d’une liste citoyenne de gauche aux municipales de 2020, il cède finalement sa place à un candidat Europe Écologie Les Verts. Il est alors élu conseiller municipal d’opposition, un poste qui l’oblige à quitter le DAL. En 2021, lors de la campagne de l’élection présidentielle, il intègre le Parlement de l’Union populaire. « J’étais déjà assez enthousiaste après la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017. Puis en regardant les différents programmes, les stratégies, ça a été assez naturel que la candidature la plus porteuse pour moi était celle de l’Union populaire », explique-t-il. Dans certains bureaux de vote du Mirail, Jean-Luc Mélenchon a fait des scores très importants au premier tour, dépassant même la barre des 70 %. Pour gagner, François Piquemal espère bien réussir à garder mobilisés ces votants.

La thématique qui lui est chère : « Bien évidemment, j’ai quelques appétences pour la question du logement (rires). Je suis le co-référent du livret « zéro sans-abri » du programme de Jean-Luc Mélenchon, donc forcément la réduction au maximum du nombre de sans-abri ça me tient à cœur. Mais je suis curieux et j’aime bien les angles originaux. Donc je souhaiterais travailler sur les réserves nocturnes. À Toulouse on voit de moins en moins les étoiles. J’aimerai travailler sur cette thématique pour savoir comment on fait pour voir de plus en plus de ciel étoilé à l’avenir partout en France. Je pense que cette question, qui parle de l’espace, de l’écologie, est très politique. »

La projection de Basta! pour la 4e circonscription de Haute Garonne : Très probable. Avec plus de 47 %, le potentiel gauche est la première force politique de la circonscription, devançant de près de treize points le centre-droit. Quatre autres candidatures sous l’étiquette divers gauche se présentent dans cette circonscription.
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Marie Pochon, « fruit de la génération climat »

Investie par EELV dans la Drôme, Marie Pochon est l’archétype de cette génération climat qui, pour ces élections législatives, a décidé de se lancer dans le grand bain politique. « Je suis le fruit de cette génération », témoigne-t-elle. Depuis qu’elle a terminé ses études, en sciences politiques à l’Université de Lyon II, cette drômoise de naissance multiplient les engagements militants divers. Un temps, au début de la guerre en Syrie, elle s’implique dans l’accueil des réfugiés à Istanbul, où elle réside. Puis, après « l’affreux deal entre l’Union européenne et Erdogan pour renforcer le contrôle de la frontière turque avec l’Europe », elle décide de rentrer en France.

Marie Pochon
Marie Pochon Marie Pochon, candidate de la Nupes dans la 3e circonscription de la Drôme. ©DR

Les expériences militantes s’enchaînent. Avec Marie Toussaint, actuelle députée européenne, dont elle est très proche, elle monte l’association Notre affaire à tous. Leur premier combat, l’accompagnement d’un lavandiculteur drômois qui attaque l’Europe pour « inaction climatique ». Puis vient, fin 2018, « l’Affaire du siècle ». Marie Pochon est encore au RSA, et sa comparse, Marie Toussaint, au chômage. Avec Notre affaire à tous et d’autres ONG climatiques comme Greenpeace ou Oxfam, elles décident d’attaquer l’État français pour inaction climatique. La pétition devient la plus signée en France, collectant vite plus de 2 millions de signatures. En parallèle, la jeune femme participe aux nombreuses marches pour le climat. « J’étais vraiment au cœur du réacteur », souligne-t-elle.

Contrairement à d’autres militants écologistes, Marie Pochon a alors déjà une jambe dans le monde politique. « Activisme et engagement politique, j’ai toujours associé les deux », explique-t-elle. Jusqu’en 2017, elle est porte-parole des jeunes verts européens. Après les élections européennes, où Marie Toussaint est élue députée, elle la rejoint à Bruxelles en tant que collaboratrice. Elle revient en France pour être directrice de campagne de Fabienne Grébert, candidate EELV aux élections régionales face à Laurent Wauquiez dans la région Rhône-Alpes. « On n’a pas gagné, mais on a réussi à constituer le plus grand groupe d’opposition écologiste de France dans une région », se félicite-t-elle. Durant la présidentielle, elle participe à la campagne d’EELV pour « renforcer le lien de la campagne avec la société civile mobilisée ».

Ainsi, plus qu’un saut dans le vide, Marie Pochon voit cette candidature aux législatives comme une suite logique de son double engagement. « C’est la première fois que je me présente à une élection. Il m’a fallu du temps pour me dire que moi, Marie Pochon, j’étais légitime à porter les combats qui m’habitent. Là, je me suis sentie prête. Je sais pourquoi je fais de la politique. Aujourd’hui, il faut une nouvelle génération à l’Assemblée nationale. Des voix radicales qui n’ont pas peur d’aller au combat. »

La thématique qui lui est chère : « Les engagements climatiques internationaux ne sont pas à la hauteur. Il faut une action climatique plus ambitieuse avec la réduction de 65 % des gaz à effet de serre d’ici 2030. Ça doit passer par l’alignement des multinationales et des acteurs privés qui sont aujourd’hui les plus gros pollueurs, de très loin. Malgré cela, ils restent dans l’impunité la plus totale. On les a attaqués à plusieurs reprises, mais il y a trop peu de règlementations en matières environnementale et climatique. Donc je me mobiliserais pour renforcer le droit pénal de l’environnement. Il faut travailler là-dessus pour aller vers la reconnaissance au niveau international d’un crime d’écocide. Il faut que la France se positionne et légifère à l’échelle française pour construire ce crime-là. »

La projection de Basta! dans la 3e circonscription de la Drôme : possible. Avec près de 35 %, le potentiel gauche est la première force politique de la circonscription, devançant d’un point le centre-droit. Deux autres candidatures sous les étiquettes divers gauche et Parti communiste s’y présentent.
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Stéphane Ravacley, des luttes solidaires à la députation ?

Il y a quelques mois encore, seuls les habitants de Besançon qui allaient acheter leur pain chez lui, à la Huche à pains, le connaissaient. Aujourd’hui, Stéphane Ravacley est un personnage politique et médiatique bien connu. Son premier fait d’arme ? Cette grève de la faim, au début de l’année 2021 pour obtenir la régularisation de son apprenti guinéen, Laye Fodé Traoréiné, qui s’était vu, quelques semaines plus tôt, ordonner de quitter le territoire français après avoir obtenu sa majorité. « On les protège à 16 ans, on les fout en l’air à 18. Ou bien on les laisse en mer et on regarde ailleurs, ou bien on les protège jusqu’au bout », déclarait à l’époque à Médiapart Stéphane Ravacley. Après dix jours d’une lutte très médiatisée, il obtient la régularisation de son apprenti.

Malgré ce succès important, il ne s’arrête pas là et s’attaque au problème structurel de l’étau juridique qui entoure les mineurs non accompagnés une fois qu’ils deviennent majeurs. Comme le raconte Le Monde, il discute avec le sénateur PS de Saône-et-Loire Jérôme Durain qui défend une proposition de « loi Ravacley » sur ce sujet. Celle-ci est finalement rejetée. « La grève de la faim face à l’injustice, à ce mur de l’administration qui n’écoute pas et, pour finir, ce refus des parlementaires, tout ça m’a fait comprendre que, pour peser, il fallait être dans le “système”, sinon, rien ne se passe. Moi, j’ai une grande bouche, je veux l’ouvrir fortement pour dire là-haut, au nom des petites gens, ce que les autres ne disent pas », explique-t-il à nos confrères du Monde.

Stéphane Ravacley
Stéphane Ravacley Stéphane Ravacley, candidat de la Nupes dans la 2e circonscription du Doubs. ©DR

Un déclic, donc, qui lui fait sauter le pas. Il le résume lui même, avec son slogan de campagne d’une limpidité évidente : « Un boulanger à l’Assemblée ! ». Entre-temps, le bisontin n’a pas mis entre parenthèses son engagement. En mars, alors que la Russie vient de lancer son offensive contre l’Ukraine, il décide de monter un convoi solidaire pour acheminer vers l’est du matériel humanitaire, et des denrées diverses. Son initiative, partie des réseaux sociaux, connaît un franc succès. Plus de 200 m3 de dons, transportés par plusieurs dizaines de camions, sont acheminés à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine. « En France, on n’a pas perdu cette capacité de se révolter », témoigne-t-il alors au micro de France 3.

Cette capacité de révolte, il veut donc désormais l’amener au sein de l’Assemblée nationale. Initialement, il se présente comme candidat aux législatives sans autre étiquette que celle d’être issu de la société civile. Il est alors assisté par le collectif Quartier Général, qui accompagne dans la campagne électorale des candidats de la société civile. Mais après les tractations nationales sur l’accord d’union entre les différents partis de gauche, il est finalement officiellement investi comme le candidat de la Nupes. Une nouvelle victoire pour ce boulanger qui espère ne pas s’arrêter là.

La thématique qui lui est chère : Malgré notre sollicitation, nous n’avons pas réussi à joindre Stéphane Ravacley dans le cadre de cet article. Voici ce qu’il disait il y a quelques jours à nos confrères du Monde. Outre son combat pour la protection des mineurs isolés il souhaite se battre particulièrement pour « la protection et les droits des femmes, la famille, l’écologie, la défense du petit commerce de proximité ». Sur le même sujet

La projection de Basta! dans la 2e circonscription du Doubs : probable. Avec près de 39 %, le potentiel gauche est la première force politique de la circonscription, devançant de six points le centre-droit.
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Pierre Jequier-Zalc

https://basta.media/Legislatives-candidats-Nupes-atypiques-de-la-nupes-elus-assemblee-representation-populaire

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