« Il faudrait profiter de la crise des partis politiques pour s’en débarrasser »

Pablo Maillé 8 8

Des députés sur les bancs de l'Assemblée nationale

Entretien avec Samuel Hayat, chercheur en science politique au CNRS et auteur de Démocratie (éd. Anamosa, 2020), un court essai sur la généalogie de cette notion, la crise mondiale des institutions et les limites de notre modèle électoral actuel.

Loi sur l’état d’urgence sanitaire votée à la hâte par le Parlement, pouvoir de décision concentré entre les mains de l’exécutif, tendance à la « délégation » pour les collectivités locales… La crise sanitaire met aussi à l’épreuve notre système politique. Que révèle exactement la période actuelle du fonctionnement de nos institutions ? Notre modèle de démocratie est-il plus menacé pendant cette crise qu’en temps normal ? Et d’ailleurs, quelle réalité recouvre vraiment l’usage du mot « démocratie » ?

Pour Samuel Hayat, la pandémie exacerbe – plus qu’elle ne provoque – une forme de « capture » du pouvoir politique au profit d’un groupe de représentants à la fois de plus en plus restreint et de moins en moins contrôlé. Chercheur en science politique au CNRS, il a publié justement il y a quelques semaines Démocratie (éd. Anamosa), un court essai qui vise à redonner toute sa force à ce terme parfois galvaudé, mais à travers lequel devrait s’effectuer « de manière toujours différente et inattendue, le pouvoir du peuple ». Entretien.

Portrait de Samuel Hayat. Crédits : © Cyril Michel.

Usbek & Rica : Quelles leçons peut-on tirer de la période actuelle du point de vue de la démocratie ?

Samuel Hayat : Cette période est révélatrice d’une certaine manière de fonctionner de l’État, qui au fond n’est pas si nouvelle que ça. L’idée est la suivante : on serait désormais dans un monde tellement complexe que l’exercice de la démocratie, même au sens très limité d’une démocratie électorale, mettrait en danger la bonne prise de décision. C’est comme si les citoyens devaient accepter de se délester de leur pouvoir de décision au profit d’une classe de professionnels de la politique, voire d’experts non élus, étant donné la faible marge de manœuvre dont ces derniers disposent et la technicité de leurs décisions.

Ce qu’on voit avec la pandémie, c’est simplement une exacerbation de ces tendances. Le gouvernement avance que les décisions qu’il doit prendre sont éminemment complexes, qu’elles mettent en jeu la vie même des citoyens et des citoyennes et que, par conséquent, notre responsabilité est paradoxalement de nous désintéresser de la chose publique, de mettre entre parenthèses nos volontés politiques de participation aux décisions.

« Il y a un resserrement extrême de la politique au détriment du pouvoir des citoyens et de la représentation nationale »

Il s’agit donc de laisser faire, mais de laisser faire qui ? Non pas tous les politiques ; simplement l’exécutif. Ce qui est très marquant en ce moment, c’est ce déplacement du centre du pouvoir vers l’exécutif, qui avait déjà été décrit par des historiens comme Nicolas Roussellier et Pierre Rosanvallon, notamment. Avec la crise, ce ne sont plus seulement les citoyens qui sont dépossédés de leur capacité de décision mais le Parlement lui-même, qui est sommé de voter en quelques heures un texte sur l’état d’urgence sanitaire. Et d’ailleurs, quand le Sénat rejette ce texte, tout le monde souligne que ce n’est « qu’un avis consultatif ». Mais c’est extrêmement grave qu’on considère que cela ne pose aucun problème ! Évidemment, institutionnellement, le Sénat ne pouvait pas rejeter ce plan de déconfinement, mais le fait que cela ne contraigne absolument pas le gouvernement à revoir sa copie est en soi inquiétant.

Tout en restant dans le cadre de ce qui est constitutionnellement possible, le gouvernement prend donc tous les pouvoirs qu’il est possible de prendre, et les concentre dans les mains du président et du Premier ministre. C’est une sorte de resserrement extrême de la politique au détriment du pouvoir des citoyens et de la représentation nationale. Par conséquent, que reste-t-il de la substance de l’activité démocratique ? C’est une question qui se pose aujourd’hui mais qui n’est pas un produit de la crise. Nous ne sommes pas en train de basculer dans un Etat autoritaire, mais la crise révèle et exacerbe des tendances autoritaires qui sont déjà présentes depuis plusieurs décennies, dans la République française et au-delà.

Quel regard portez-vous sur la délégation de l’application de certaines décisions aux collectivités locales, comme la réouverture des écoles par exemple ?

Il y a une différence de méthode entre ce qui passe en France et ce qui se passe dans des pays de tradition plus fédérale, comme l’Allemagne. Là-bas, toute une partie de la gestion de la crise se fait au niveau des Länder parce que c’est prévu ainsi dans l’architecture institutionnelle. Avec Emmanuel Macron, on a une sorte de « fait du prince » : il décide de donner aux maires le soin d’appliquer les choses concrètement. Mais on est toujours dans une logique descendante, où l’exécutif décide ce qui engage ses responsabilités et ce qui engage celles des maires.

Dans cette situation où il n’y a pas de garantie institutionnelle, on assiste selon moi à une forme d’exploitation politique par le gouvernement d’une tendance bien précise, qui consiste à avoir davantage confiance dans le niveau local de gestion. On observe cela chez les citoyens quand on regarde par exemple le Baromètre de la confiance politique du CEVIPOF, le Centre de recherches politiques de Sciences Po : le niveau de confiance accordé aux décideurs politiques est proportionnel à leur proximité. On a plus confiance dans le maire que dans le conseiller départemental, plus confiance dans le conseiller départemental que dans le conseiller régional, plus confiance dans le conseiller régional que dans les parlementaires nationaux, et ainsi de suite. Il existe – en tout cas en France – une plus grande confiance accordée aux autorités politiques locales, selon un principe que Pierre Rosanvallon qualifie de « légitimité de proximité ».

Le niveau de confiance dans les personnalités politiques selon les fonctions, d’après le dernier rapport du CEVIPOF. Source : http://www.sciencespo.fr/cevipof/fr/content/le-barometre-de-la-confiance-politique

D’une certaine manière, lorsque le gouvernement décide de « s’en remettre aux maires », c’est qu’il reconnaît cet état de fait : l’échelon qui est perçu comme étant le plus légitime pour faire passer une politique publique, c’est l’échelon local. Le président, qui est a priori le plus éloigné de toute forme de proximité, fait donc semblant de s’en remettre au niveau local. À la fois pour se déresponsabiliser et pour donner un surplus de légitimité à ses décisions. Mais encore une fois, c’est le sommet qui décide de « déléguer » certains de ses pouvoirs ; on n’est pas dans un système fédéraliste où l’autorité est institutionnellement garantie comme relevant du niveau local.

Votre essai souligne une confusion entre compétition électorale et démocratie. Vous écrivez notamment qu’il faudrait « détacher le fait partisan de l’organisation oligarchique de la compétition des élites politiques pour le pouvoir ». N’est-ce pas ce que font déjà les associations, les syndicats ou les groupes d’intérêts ?

Dans les démocraties, la compétition politique vient arbitrer les conflits entre un très petit nombre de personnes : c’est le fait oligarchique. Mais cette compétition oligarchique s’est mise à prendre la forme, depuis le XXème siècle, d’une compétition entre partis. Et pas entre n’importe quels partis : entre partis de masse, c’est-à-dire entre partis dans lesquels tout citoyen peut adhérer et avoir son mot à dire. Quand on essaye de mesurer la contribution du parti politique au fait démocratique, on se trouve embêté car c’est à la fois le plus oligarchique et le plus démocratique : c’est lui qui organise la compétition politique, certes, mais c’est aussi le seul moyen à travers lequel les citoyens peuvent avoir un rôle politique réel entre deux élections.

« On ne peut pas durablement combiner démocratie et oligarchie »

Au cours du temps, cet équilibre entre les aspects oligarchique et démocratique du parti s’est modifié, notamment parce que les partis politiques ont été peu à peu désertés par les gens. Parce qu’ils comptent de moins en moins d’adhérentes et d’adhérents, ils ont perdu de leur centralité. Les oppositions entre gauche et droite se sont émoussées, l’identification partisane faiblit… Ces partis, qui étaient à la fois des outils oligarchiques et démocratiques, ne sont désormais plus que des outils oligarchiques, ou presque.

On peut le déplorer et essayer de revenir en arrière, d’imaginer ce que pourrait être la reconstitution d’un grand parti de la classe ouvrière, par exemple. Mais on peut aussi dire – et c’est plutôt mon optique – que le ver était dans le fruit ! En fait, on ne peut pas durablement combiner démocratie et oligarchie. Mettre des outils démocratiques au service de la compétition oligarchique, c’est toujours se mettre dans une situation où les tendances oligarchiques vont primer, comme le montre par exemple Robert Michels, l’un des premiers sociologues du politique.

L’Assemblée nationale lors d’une session sur projet de loi relatif à l’enseignement supérieur et à la recherche, en 2013. Crédits : M.E.S.R./X.R.Pictures, Wikimédia (CC BY-SA 2.0).

Ce que la crise actuelle des partis politiques révèle, ce n’est pas qu’il faudrait « revenir » aux partis, mais au contraire qu’il faut en profiter pour s’en débarrasser. S’en débarrasser, mais récupérer les fonctions démocratiques du parti sans en récupérer les fonctions oligarchiques. L’équation compliquée à résoudre est celle-ci : avoir des organisations de masse qui exercent un contrôle réel sur les dirigeants… sans avoir pour autant les effets oligarchiques du parti. La solution que j’esquisse dans le livre est celle d’un parti qui ne chercherait pas à prendre le pouvoir.

Et vous avez raison de lier cela aux syndicats, car cette organisation d’un parti qui ne voudrait pas prendre le pouvoir correspond à peu près à ce que proposait le syndicalisme à ses débuts. Mais pourquoi est-ce que le syndicalisme ne peut plus jouer ce rôle aujourd’hui ? Premièrement, les syndicats n’ont plus pour vocation, quoi qu’ils puissent en dire, d’organiser et de syndiquer l’ensemble des travailleurs : aujourd’hui, le syndicalisme s’adresse soit aux salariés des très grandes entreprises, soit à ceux de la fonction publique. Les structures syndicales ne sont pas adaptées à tous les travailleurs, pour des raisons assez bien documentées par les sociologues du syndicalisme comme Sophie Béroud, Baptiste Giraud ou Karel Yon. C’est pour moi ce qu’on a vu très clairement au moment du mouvement des gilets jaunes, qui a été un mouvement des « laissés pour compte » du syndicalisme.

Par ailleurs les syndicats ne cherchent pas vraiment à organiser, sauf à certaines exceptions, certaines formes de travail qui ne relèvent pas du salariat, le travail domestique non rémunéré des femmes, par exemple. Enfin, les syndicats ne proposent pas vraiment de vision politique. L’une des tâches d’un parti n’est pas seulement d’organiser les gens, mais de les organiser autour d’une vision du monde. Or aujourd’hui, la plupart des syndicats ne sont pas dans la perspective de fournir un projet de société alternatif. La combinaison de ces deux facteurs fait que les syndicats sont limités dans leur capacité d’action politique. D’une certaine manière, en France, les syndicats ont accepté une division des tâches : ils acceptent de laisser les partis politiques monopoliser l’espace de la discussion politique. Il en va de même pour les associations, qui n’ont vocation à rassembler du monde que sur des causes particulières, et n’ont pas de projet politique alternatif. Imaginer aujourd’hui des partis qui ne visent pas la prise du pouvoir suppose de construire des organisations de masse, ouvertes à tous, articulant des projets de société — et se mettant ensuite en capacité de les réaliser.

Vous considérez que la démocratie a aussi à voir avec la mise en question des relations de pouvoir, la contestation de la domination, qu’il y a même « quelque chose de proprement anarchique dans la démocratie ». Que voulez-vous dire par là ?

Toute la force de la démocratie, qui est aussi sa difficulté, est qu’elle repose sur la notion d’égalité. Et c’est une égalité poussée assez loin, puisque cela consiste à dire que toute personne dans la société, quels que soient ses diplômes, l’ancienneté de sa nationalité ou son métier a un poids égal dans l’urne. C’est une égalité tout à fait radicale, qui présuppose ce que Jacques Rancière appelle « l’égalité des intelligences » : lorsque des personnes votent, elles n’ont pas à expliquer leurs raisons. Je peux décider de prendre au hasard un bulletin, de voter pour le candidat le plus beau, le plus compétent… C’est une égalité des raisons, au sens où toutes les raisons se valent, même celles qui peuvent sembler les plus aléatoires et les plus absurdes.

« La démocratie consiste, au nom de l’égalité, à mettre en question toutes les formes de domination »

Mais cette égalité a aussi une dimension sociale : si on considère que toutes les femmes et tous les hommes sont égaux dans une société, cela veut dire qu’il y a une sorte d’égale dignité entre eux. Il n’est donc pas acceptable, dans une démocratie, d’avoir des inégalités économiques telles que des citoyens puissent se dire supérieurs socialement à d’autres. C’est une idée qu’on trouve déjà chez Jean-Jacques Rousseau, qui dit que dans une démocratie, les conditions sociales entre citoyens doivent être très proches, car il n’est pas possible d’avoir des serviteurs et des maîtres.

Édouard Philippe lors d’une conférence sur la sécurité, à Munich, en 2018. Crédits : Mueller / MSC, Wikimédia (CC).

En quoi c’est anarchique ? Eh bien si on prend cela au sérieux, cela veut dire qu’il ne devrait pas exister de relation de pouvoir autre que purement fonctionnelle ou consentie dans une démocratie. Cette logique égalitaire peut venir affecter l’ensemble des relations de pouvoir qui existent dans une société. En ce sens, la démocratie a quelque chose d’anarchique. Etymologiquement, l’anarchie signifie « l’absence de pouvoir » : c’est le fait de dire qu’il n’y a aucun pouvoir qui puisse s’exercer sur ma personne de manière légitime, sauf les pouvoirs auxquels j’aurais moi-même consenti. Très concrètement, cela veut dire qu’on ne peut pas exercer de coercition d’un adulte vers un autre adulte si cette coercition n’est pas codée dans des formes acceptables, par un contrat.

« Cette aspiration démocratique est partagée à la fois dans des régimes démocratiques et autoritaires »

Dire qu’il y a un devenir anarchiste dans les démocraties, c’est simplement étendre cette idée à toutes les relations de pouvoir, y compris celles qui ne sont pas immédiatement visibles. Ces relations « indirectes » sont des relations de domination, c’est-à-dire des relations de pouvoir qui ne disent pas leur nom, comme la domination patriarcale par exemple. La démocratie consiste, au nom de l’égalité, à mettre en question toutes les formes de domination — et le faire non seulement individuellement mais aussi collectivement, par l’organisation. Il y a donc un lien entre l’idée d’un parti qui aurait un rôle démocratique au sens politique, et cette idée anarchiste de la démocratie, qui nécessite une organisation des dominés luttant contre la domination.

Vous citez au début du livre les révoltes démocratiques à Hong Kong, en Algérie, au Chili : peut-on vraiment mettre ces évènements sur le même plan ? Sentez-vous un espèce de bouillonnement démocratique mondial ?

Je pense que la décennie 2010 a été marquée par une aspiration démocratique mondiale : elle s’ouvre avec les révolutions tunisienne et égyptienne puis les mouvement des places, et se finit avec les mouvements démocratiques des gilets jaunes et les soulèvements en Algérie, au Chili ou à Hong Kong.

On peut rapprocher ces différents soulèvements parce que s’y exprime de manière très claire une aspiration démocratique à plus de participation citoyenne et à une justice sociale et fiscale. Cette aspiration est partagée à la fois dans des régimes démocratiques et dans des régimes autoritaires, ce qui est tout à fait singulier. C’est en cela que l’on peut parler d’une décennie démocratique : ce mouvement saisit à la fois les pays du Nord global et les pays du Sud global. Partout, les États sont critiqués pour, d’une part, déposséder les citoyens de la décision, et d’autre part pour faire peser un poids fiscal de plus en plus grand sur les classes populaires, au bénéfice des riches et des grandes entreprises. Le pacte social fondamental, consistant à accepter l’emprise des États en échange d’une fiscalité juste, de services sociaux efficaces et d’une prise en compte des citoyens, est perçu comme trahi, cristallisant une insatisfaction citoyenne généralisée.

Manifestation à Hong Kong, en juin 2019. Crédits : Studio Incendo, Wikimédia (CC).

Et cette insatisfaction s’exerce directement sur ceux qui étaient vus jusqu’ici comme les gardiens du pacte, ceux qui tenaient les rênes de l’État : les hommes et les femmes politiques. Il y a un discours de mécontentement souterrain, de désaffection vis-à-vis des partis, et c’est évidemment dangereux car cela favorise des solutions plus autoritaires, soit par des partis d’extrême droite, soit par des aventuriers politiques comme Emmanuel Macron.

Quand Emmanuel Macron crée un mouvement qui porte ses propres initiales, En Marche, c’est à la fois ridicule et mégalomane, mais c’est surtout révélateur de l’effondrement des mécanismes régulateurs du système des partis, qui reposaient sur une adhésion citoyenne désormais disparue. C’est sur la base de cette désaffection politique que des gens comme lui peuvent se retrouver à la tête d’un pays. Une fois au pouvoir, ces dirigeants ne sont plus tenus par rien, et pas même par le rôle imparfait de contrôle que pouvaient jouer les partis à une certaine époque. D’une certaine manière, même Nicolas Sarkozy ou François Hollande étaient davantage tenus par leurs partis, ce qui constituait une forme, certes insatisfaisante, de régulation démocratique. Aujourd’hui, Emmanuel Macron n’est plus tenu par rien, et il en donne la preuve dans sa gestion autoritaire et inefficace de la crise sanitaire.

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Image à la Une : L’Assemblée nationale, en 2018. Crédits : Jacques Paquier, Wikimédia (CC).

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