Tout le monde déteste les contrôleurs

Publié le 29 octobre 2016

Résumé d’une action réussie menée par les étudiants de Nanterre pour virer les contrôleurs de la gare de Nanterre Université à l’aide de fumigènes artisanaux. L’action a parfaitement réussi, aucun média n’en a parlé, on a donc décidé de le poster sur Paris Luttes.

Tout le monde déteste les contrôleurs.

Le mardi 25 octobre, les étudiants de la faculté de Nanterre ont eu la bien mauvaise surprise, en arrivant à la fac par le seul souterrain accessible depuis la station de Nanterre Université, de trouver ce dit souterrain littéralement envahi. Dans un premier temps (ici, je ne parlerai que de ce que j’ai vu lors de mon passage), il y avait donc : des policiers, qui contrôlaient un étudiant noir, qui ne semblait pas mériter plus particulièrement de contrôle que n’importe qui d’autre. Ensuite venait la sûreté ferroviaire, postée, la main sur la matraque avec un sourire guoguenard, devant toutes les entrées. Et enfin, les contrôleurs qui ne se sentent plus et font péter les records d’amendes à la minute. En tout, une grosse trentaine de contrôleurs et policiers.

Echappant de justesse à une amende (eh oui, c’est pas très difficile de forcer un barrage de contrôleurs quand on sait qu’ils n’ont pas le droit de venir te chercher derrière les portiques, mais encore faut-il le savoir), je retrouve des camarades sur le campus.

Exaspérés par le nombre de connards au mètre carré qui sanctionnent impunément les étudiants de notre fac, on décide d’intervenir. On a tout juste le temps de rameuter une quinzaine d’étudiants rencontrés grâce à la mobilisation du printemps dernier, on se masque à la va vite, pour le principe, on prend une grande banderole, on confectionne un bon gros fumi de notre cru et direction la gare.

Les contrôleurs, la sureté ferroviaire et la flicaille sont toujours là. Juste avant le portique, une queue délirante d’étudiants qui veulent acheter leur ticket à 2e50 (eh oui Nanterre Université est en zone 3).
On descend donc les marches, munis de notre banderole (afin de planquer celui/celle qui allume le fumigène) et on commence à gueuler « Tout le monde déteste les contrôleurs » sous le regard approbateur des étudiants. Certains applaudissent même en haut des marches. D’abord agacés et moqueurs devant notre petit nombre, la réaction des contrôleurs a changé du tout au tout lorsqu’ils ont commencé à voir et sentir la fumée entrer dans leur poumon (eh oui, les fumigènes et les souterrains, une longue histoire d’amour). Nous avons battu en retraite sur le campus, avec dans notre dos une gare qui fumait à n’en plus finir.
Nous n’avons malheureusement pas pu assister à ce spectacle qui nous aurait sans doute enthousiasmé pour de longs moments, trop occuper à échapper à 6 policiers, dont un avec un LBD, qui s’approchaient de la fac à notre recherche (ils n’ont finalement pu que discuter avec les vigiles à l’entrée, sans pouvoir rentrer sur le campus).

Après cela, les policiers, la sureté ferroviaire, les contrôleurs… tous ont disparu en à peine quelques minutes, craignant sans doute de se prendre un deuxième fumigène dans les dents.

L’efficacité et la simplicité de la technique nous a poussé à relater cet épisode sur Paris Luttes Info. Il nous semble important que les étudiants, ainsi que tous ceux qui sont en mesure de s’organiser contre les contrôles dans le métro, s’organisent en petits groupes, lorsqu’une action est possible, pour leur faire comprendre que les contrôles et les amendes intempestives ne vont pas sans représailles. Les stations qui desservent les facs nous semblent particulièrement intéressantes, premièrement en raison de l’afflux que celles-ci peuvent occasionner à la station qui la dessert, deuxièmement car l’action se trouve facilitée par le possible retrait sur le campus (où les flics ne sont pas supposés rentrer sans accord de la direction).

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