FLAM* et 50 ans du CIRA** Marseille (novembre 2015)

A l’occasion du cinquantième anniversaire du CIRA, le penseur hétérodoxe libertaire Tomás Ibañez, dans son introduction nous livre sa vision sur les différentes luttes actuelles.

Introduction: Tomás Ibañez

Nous assistons depuis déjà quelques années à un ensemble de luttes dont
chacune est tout à fait singulière, tout à fait particulière, mais qui ont quand
même un air de famille suffisamment prononcé pour que l’on puisse les
rassembler, les regrouper, sous un même toit.
Cela va du “Non au barrage de Sivens”, jusqu’au “No-TAV du Val de Suse”, en
passant par le “Non à l’aéroport de Notre Dame des Landes”, le “Non aux
lignes de THT”, ou le “Non aux mines d’or de la Calcídica” près de Salonique,
et tout cela parmi bien d’autres exemples d’un radical refus d’obtempérer.
Comme je n’ai participé à aucune de ces luttes, —- que je trouve commode
d’appeler provisoirement “luttes zadistes” —-, je ne peu fournir ni témoignage
ni expérience, donc, rien de descriptif, rien de vécu. Je ne peux qu’essayer d’en
explorer quelques aspects de façon purement spéculative.
Alors voila, une caractéristique qui est commune à l’ensemble des luttes
zadistes c’est qu’elles sont liées à la défense d’un territoire, d’un
environnement, d’un mode de vie, contre des opérations qui lèsent les
populations locales et les écosystèmes existants. Elles prennent donc place en
milieu rural ou, en tout cas, en dehors des grandes agglomérations urbaines.
Ces caractéristiques les rattachent, bien entendu, aux mouvements écologistes,
et elles prennent effectivement appui sur l’essor de la sensibilité envers
l’environnement, et sur la critique d’un modèle de développement et de
croissance qui est de plus en plus contesté.
Cependant, elles présentent aussi d’autres caractéristiques qui les font déborder
d’une simple inscription dans le cadre écologiste, fut-il radical.
Ce sont précisément ces autres caractéristiques qui permettent de les rattacher à
certaines luttes qui, elles, se déroulent en milieu urbain, telles que la révolte de
la place Taksim en plein coeur d’Istanbul en 2013, ou la révolte du quartier de
Gomonal dans la ville espagnole de Burgos en 2014, ou encore la défense du
Centre Social Autogéré de Can Vies qui mobilisa le quartier barcelonais de
Sants l’année dernière.

*Foire aux Livres Anarchiste Marseille
**Centre international de recherches sur l’anarchisme
marseille_nov_2015_en_pdf.pdf

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