Une CNT peut en cacher une autre!

Chers amis, compagnons et camarades,

La CNT-F (Vignoles) organise du 3 au 5 mai une grande “fête” à la Parole errante à Montreuil (domicile d’Armand Gatti et d’Hélène Chatelain) dans les mêmes lieux où, en juin 2012, un groupe de 7 nervis de la dite organisation syndicale a organisé une opération commando contre le stand de livres des Editions de la CNT-RP tenu par nos amis Jean-Louis Phan-Van et Frank Mintz, tous deux faisant partie des compagnons qui ont fait renaître la CNT-F durant les vingt dernières années. La raison invoquée était que la Foire à l’autogestion dont c’était la première édition ne rassemblait pas que des “révolutionnaires”, mais aussi des “réformistes” de bas étage et des “collaborateurs de classe” du fait de la présence de nombreuses coopératives et autres associations impliquées dans de multiples domaines concrets.

Les Amis de Spartacus (éditions éponymes, dont je fais partie) ont décliné l’invitation par principe moral devant les méthodes d’un autre âge et d’autres traditions politiques tant fascistes que staliniennes, et aussi en solidarité avec nos amis injustement attaqués.

Je tiens par la présente – et en joignant en copie les textes de l’époque – à alerter en particulier les ami(e)s de l’AISDPK (dont je fus l’un des derniers présidents), du FLNKS et de l’USTKE, invités à célébrer la mémoire des massacrés d’Ouvéa ; ce qui leur a certes fait chaud au cœur sans savoir ce que recouvre cette opération de communication et de blanchiment de la part de la CNT-F (Vignoles) maintenue. D’autant que ceux et celles de la CNT qui ont le plus participé au soutien des Kanak en lutte sont justement ceux et celles qui n’ont pas eu d’autres choix que de partir depuis en créant la “CNT-Solidarité ouvrière” et le réseau syndicaliste “Un autre futur” en dehors de leur organisation syndicale qu’ils avaient fait renaître durant les 20 dernières années (en créant de véritables sections syndicales dans les entreprises), celle-ci se retrouvant aujourd’hui aux mains de sectaires souvent sans aucune insertion dans le monde du travail auxquels se sont adjoints quelques anciens qui ont dû trouver là un exutoire à leurs ambitions de petits chefs, le tout pour assurer la légitimité de l’opération putschiste.

J’alerte aussi des amis du milieu de la décroissance (dont je suis “compagnon de route” depuis longtemps, du fait de mes expériences en tant que volontaire bénévole dans le dit “Tiers monde” – ce qui a nourri ma critique du “développement” y compris sous sa forme dite “durable”, et ayant eu Serge Latouche comme professeur dans les années 80 à l’IEDES), eux aussi invités sans avoir eu accès à la moindre information sur les menées de ces tristes sires qui avaient depuis longtemps suffisamment gangréné l’organisation syndicale qu’il ne fut pas possible de les exclure via le Bureau confédéral.

De fait ce sont ceux et celles qui ont fait l’honneur de la CNT (Vignoles) des 20 dernières années tant dans son développement que par ses luttes qui se sont retrouvés poussés vers la sortie en fin 2012 et dans l’obligation de recréer une nouvelle structure d’accueil.

Comme quoi le pire n’est pas toujours possible, mais il est souvent certain, y compris dans les milieux libertaires où l’on ne s’attend pas à de telles pratiques ! Quoique, partie prenante de ce milieu depuis 1965, je dois dire que ce n’est pas la première fois que j’assiste, dépité, à de tels agissements – et l’histoire du mouvement en témoigne aussi par le passé. Si bien que j’ai coutume de dire qu’il est possible d’être anarchiste, ou plus exactement de se revendiquer comme tel, de façon très stalinienne.

Salut et fraternité (il en faut beaucoup au départ car ça réduit à la cuisson !)

Daniel Guerrier

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